Si le PAM, le PPS et l’Istiqlal ont vite réagi en dénonçant ce projet de loi, d’autres partis politiques préfèrent s’abstenir de le commenter tant que "le texte, dans sa globalité, n’a pas encore été rendu public". Ainsi, dans un communiqué, le Parti authenticité et modernité (PAM) se déclare "fermement opposé à ce texte qui porte atteinte aux libertés et aux acquis des réalisés par le peuple marocain durant des années".
Tout en dénonçant vigoureusement ce projet de loi –qui prévoit des peines sévères contre ceux qui appelleraient au boycott des produits nationaux–, le PAM exprime son étonnement face "à la rapidité de l’adoption de ce projet qui a été entériné en catimini" par l’Exécutif. "Ce texte risque de perturber l’unité et la mobilisation nationale lors de cette situation exceptionnelle que traverse notre pays", selon le communiqué signé par le secrétaire général, Abdellatif Ouahbi.
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Selon des informations fuitées, le projet de loi 22-20 stipule que quiconque inciterait les gens à boycotter les produits nationaux est passible «d'une peine allant de 6 mois à un an de prison ferme ainsi que d'une amende de 5.000 dirhams à 50.000 dirhams». La même peine serait infligée à toute personne qui appellerait au retrait des fonds des banques.
L'Istiqlal, autre parti d'opposition, a également dénoncé ce projet de loi auquel il s'oppose fermement. "Il s'agit d'une atteinte dangereuse à la liberté d’expression et d'opinion et d'un changement brusque concernant les acquis que le Maroc a réalisés dans le domaine des libertés et des droits de l'Homme".
Le PPS, par la voix de son secrétaire général, Nabil Benabdallah, a qualifié d'inacceptables et d'irresponsables les fuites qui ont suivi l'adoption de ce texte, en n'excluant pas le fait que des parties internes au gouvernement seraient tentées de régler leurs comptes de la sorte.
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Il faut noter par ailleurs que d'autres partis politiques se sont abstenus de se prononcer sur ce texte, préférant réagir sur la base de la publication intégrale dudit projet de loi. Le360 a ainsi appris que le RNI (Rassemblement national des indépendants) va réunir demain jeudi son Bureau politique, avec un ordre du jour qui ne comporte pas l'examen du projet de loi en question.
Il faut signaler que ce texte a été adopté par le conseil de gouvernement le 19 mars avec l'émission de quelques observations et réserves sur certaines dispositions. Le chef du gouvernement a chargé alors une commission ministérielle de finaliser ce texte présenté par le ministre USFPéiste de la Justice, Mohamed Benabdelkader.