Au tribunal de première instance de Tétouan, le juge en charge de cette affaire a encore refusé, lundi 13 mai dernier, une nouvelle demande de mise en liberté provisoire, formulée par l’avocat d’Anas Al Yemlahi.
Le quatrième vice-président de la commune urbaine de Tétouan se trouve en effet sur le banc des accusés, accusé d’avoir perçu une somme d’argent en contrepartie d’une promesse de recrutement frauduleux au ministère de la Justice, rappelle Al Akhbar de ce mercredi 15 mai.
Ce second refus opposé par le juge, qui conduit donc Anas El Yemlahi à rester en détention provisoire, devrait finalement permettre à la Cour d’entamer l’examen de cette affaire.
Arrêté au début de ce mois de mai, le quatrième vice-président de la commune urbaine de Tétouan se trouve sous le coup de plusieurs chefs d’accusation, dont ceux «d’escroquerie», d’«abus de pouvoir», mais aussi pour avoir prétendu être à même de faire recruter une personne au ministère de la Justice, en contrepartie du versement d’une somme de 300.000 dirhams.
Selon des sources informées interrogées par le quotidien, les prochaines audiences devraient permettre à la Cour d’étudier en détail les procès-verbaux des auditions auxquelles a été soumis l’accusé, à la préfecture de police de Tétouan. Au cours de ces interrogatoires, l’accusé a reconnu les faits qui lui étaient reprochés.
Ces mêmes interlocuteurs ont expliqué au quotidien que la présence du prévenu à ces audiences permettra aux membres du jury de l’interroger sur les circonstances précises au cours desquelles il a réussi à obtenir le retrait d’une plainte, qui avait été déposée par l’époux de la personne concernée par cette fausse promesse de recrutement au ministère de la Justice.
Le quatrième vice-président de la commune urbaine de Tétouan devrait également être interrogé sur la «crise financière» qu’il a prétendu avoir subie au moment des faits.
Cette «crise» aurait motivé, d’après ses dires, sa promesse de pouvoir faire recruter l’épouse du plaignant au ministère de la Justice, sans que celle-ci ne passe de concours, seule voie légale de recrutement dans ce département ministériel.
Selon Al Akhbar, seul le versement d’une somme de 130.000 dirhams par la partie corruptrice a été reconnu par l’accusé, mais les enquêteurs de la préfecture de police de Tétouan l’avaient confronté à des relevés bancaires, établissant les preuves de la contrepartie réelle qu’il avait exigée, soit une somme de 300.000 dirhams.
Les sources du quotidien expliquent qu’en parallèle à cette procédure judiciaire, l’équipe de la Brigade nationale de la police judiciaire en charge de ce dossier, sous la supervision du Parquet, continue en ce moment même de tenter de lister l’ensemble des biens établis au nom d’Anas El Yemlahi.
Le but des enquêteurs est non seulement de déterminer si d’autres opérations du même genre ont pu avoir eu lieu par le passé, mais aussi de tenter d’identifier d’autres éventuelles victimes de l’accusé.
À ce propos, dans ses aveux, le quatrième vice-président de la commune urbaine de Tétouan a assuré qu’il n’avait tenté d’escroquer personne d’autre et a avoué qu’en réalité, il ne disposait d’aucun pouvoir ni de moyens lui permettant de recruter des personnes au ministère de la Justice, où prévaut en principe la procédure en vigueur: celle des recrutements par voie de concours.