Au terme de cette réforme, dont un avant-projet a été présenté au Conseil national des Droits de l'Homme (CNDH) et aux ONG nationales par l'Administration pénitentiaire, tout détenu aura désormais le droit à l'information et à la communication avec le monde extérieur, à travers notamment les ONG, les correspondances et la presse.
"Il s'agit d'une première dans le monde arabe et en Afrique", a déclaré le département de tutelle en faisant allusion au rapport fallacieux du Département d'Etat américain, publié en avril.
Outre ces deux innovations, le projet de réforme apporte deux autres nouveautés, à savoir le droit du prisonnier aux activités religieuses et à la pratique du sport. Le projet de loi se démarque également en "criminalisant la torture et en mettant fin à l'impunité des surveillants et des directeurs de prisons".
Me Abderrahim Jamai, le président de l'Observatoire des prisons, connu pour ses positions critiques et ses plaidoiries en faveur du monde carcéral, a salué à travers cette réforme la politique volontariste de l'Administration pénitentiaire.
Interdiction du travail forcéMohamed Sebbar, secrétaire général du CNDH, a estimé que cette proposition de réforme des prisons répond à des revendications de son organisme, espérant voir naître prochainement un Code réservé strictement aux prisons des femmes.
La réforme de la loi sur les prisons instaure également dans ses dispositions "l'interdiction du travail forcé, la séparation des détenus condamnés et des prévenus en détention préventive, le droit aux ONG de s'enquérir sur place des conditions d'incarcération, le droit aux représentations diplomatiques de rendre visite aux détenus.".
"Nul personne ne peut être détenue en dehors d'un PV judiciaire public", selon ce projet, signifiant clairement que "l'ère des détentions arbitraires est révolue".