Prévarication: le message de la justice aux corrompus

DR

Revue de presseLa chambre criminelle près la Cour d’appel de Fès chargée des crimes financiers a envoyé un message clair en aggravant les peines de ceux qui ont détourné les deniers publics de la commune urbaine de la ville. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 27/06/2024 à 21h48

L’aggravation de la peine d’emprisonnement à l’encontre du parlementaire élu à Fès, poursuivi dans une grosse affaire de détournement des deniers publics constitue un message clair de la justice en direction de tous les prévaricateurs qui jonglent avec l’argent public.

Dans l’éditorial de son édition du vendredi 28 juin, le quotidien Al Akhbar explique que la justice a averti ainsi tous ceux qui détournent ou dilapident les deniers publics. C’est en ce sens qu’il faut appréhender les récents et multiples verdicts prononcés ces derniers mois par les chambres chargées des crimes financiers au sein des tribunaux de Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès.

Parallèlement, écrit Al Akhbar, on ne peut qu’applaudir le gel par le parquet des comptes bancaires et biens des parlementaires et présidents de commune actuellement soumis à des enquêtes pour soupçons de détournement de deniers publics. Cette décision s’applique même aux biens de leurs épouses, enfants et proches.

Le parquet général a également transmis à la police judiciaire et aux juges d’instruction chargés d’enquêter de nombreux dossiers d’élus sur lesquels pèsent des soupçons de blanchiment d’argent public détourné dans l’acquisition de biens immobiliers et autres richesses sans commune mesures avec leurs salaires.

Selon Al Akhbar, certains professionnels des joutes électorales utilisent la politique et les élections comme moyen d’enrichissement ou pour gagner des fauteuils pour eux-mêmes ou pour leurs proches. Ces fauteuils, qui s’héritent également de père en fils, ont permis à nombre d’élus de devenir, en un temps record, milliardaires. Alors qu’au moment de leur élection, ils exerçaient des métiers qui leur permettaient à peine de joindre les deux bouts.

Al Akhbar rappelle à ce titre la lettre royale adressée récemment au président de la chambre des députés, qui appelait à la moralisation de la vie parlementaire. Auparavant, le roi avait adressé un message aux deux chambres du parlement, à l’occasion du 60e anniversaire de la création de l’institution législative, dans lequel il appelait à instaurer un code moral visant à améliorer le niveau des élites parlementaires et des élus.

Ces messages royaux constituent une mise en garde. Les partis politiques sont particulièrement visés, en tant que responsables du choix de ceux qui les représentent aux élections. Ils doivent cesser de se faire représenter par des repris de justice qui quittent la prison pour siéger au Parlement ou dans une commune.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 27/06/2024 à 21h48