La liste des parlementaires traduits en justice ne cesse de s’allonger. Désormais, c’est au tour de Rahou El Hilaa, député du PAM, d’être présenté à la chambre des crimes financiers au tribunal de Rabat. Il a comparu lundi dernier.
C’est Al Akhbar qui rapporte les détails de l’affaire dans son édition du vendredi 19 avril, expliquant qu’il a comparu aux côtés de 24 autres personnes dans un dossier en lien avec la dilapidation de deniers publics à Allal Bahraoui, près de Khémisset. Lors de l’audience, un report a dû être prononcé afin de permettre à d’autres accusés d’être présentés.
D’après le quotidien, Rahou El Hilaa est poursuivi pour participation à la dilapidation de fonds publics et pour falsification et utilisation d’écrits officiels. Ces poursuites ne concernent pas son statut de député, mais plutôt de chef d’entreprise. Il aurait tiré profit de marchés en relation avec l’aménagement de routes. Un grand nombre de dysfonctionnements ont été pointés du doigt.
C’est un rapport de la Cour régionale des comptes qui est à l’origine de cette affaire, puisque des surplus dans le règlement des prestations de certains marchés ont été relevés. Le rapport cite ainsi l’exemple d’un marché d’aménagement de canaux d’assainissement où le règlement a été fait avec 82.000 dirhams de surplus. Un autre marché lié à des remblais affiche pour sa part un surplus de 141.000 dirhams.
Toujours d’après Al Akhbar, la Cour régionale des comptes s’est également arrêtée sur le cas d’un marché qui a coûté à la commune plus de 480.000 dirhams sans que les travaux prévus ne soient réalisés. Dans un autre marché relatif cette fois-ci au revêtement d’une route attribué à la société du parlementaire, la Cour a constaté que celle-ci, seule soumissionnaire, a été retenue avec un prix de 1000 dirhams la tonne, alors que l’estimation initiale de la commune ne dépassait pas les 600 dirhams.
Suite à ce constat, une procédure judiciaire a été enclenchée par la Cour régionale des comptes à l’encontre du concerné ainsi que de 24 autres personnes. Une enquête judiciaire avait d’ailleurs été confiée aux services compétents de la gendarmerie, confirmant l’existence d’anomalies dans la réalisation de plusieurs projets dans le cadre du programme de réhabilitation urbaine de la commune de Allal Bahraoui. Au total, c’est un budget de 70 millions de dirhams qui lui avait été consacré, dont 41 millions financés par un emprunt contracté auprès du Fonds d’équipement communal.