Ils sont en tout et pour tout cinq cents Marocains à voir fait le pied de grue depuis début janvier à l’aéroport Houari Boumediene, à Alger, dans l'espoir de regagner leurs lieux de travail en Libye. En vain. Le calvaire des Marocains qui transitent par Alger en vue de rejoindre la Libye se poursuit sans qu’aucune raison valable ne leur soit donnée par les autorités algériennes.
Trois «raisons» sont invoquées par les autorités algériennes pour «justifier» cette insoutenable entrave à des voyageurs qui disposent de tous les papiers réglementaires. Au départ, ces autorités arguaient que les ressortissants marocains seraient des «émigrés illégaux», ce qui relève du pur mensonge sachant que nos ressortissants, ayant fui la Libye pour des raisons que tout le monde connaît, justifient de documents de voyage dûment signés et de cartes de séjour leur permettant de rentrer en toute légalité en Libye où une lueur d'espoir perce après la réconciliation inter-libyenne.
Ensuite, et c’est là le comble, les autorités algériennes arborent l’épouvantail de «Daech» pour expliquer leur décision. Un alibi qui à l’évidence ne tient pas la route, d’autant moins que nos ressortissants, d’anciens travailleurs en Libye et en majorité des pères de famille, n’ont eu aucun problème en embarquant à bord du vol Casa-Alger. De là à prétendre qu’ils vont rejoindre les «Ansar Charia», succursale libyenne de Daech, cela relève de l’absurde !
Mais cette affaire, une de plus, mais de trop, frôle le chantage. Il n’y a pas de liaison aérienne directe entre Casablanca et Tripoli. En plus, les frontières entre la Libye et la Tunisie, notamment le point frontalier Ras Jdir, sont fermées. Le seul pays de transit vers la Libye reste ainsi l’Algérie. D’où ce tour de vis algérien à l’encontre de nos ressortissants.
Au rythme des mauvais traitements infligés par les autorités algériennes aux voyageurs marocains, dont le dernier en date est celui réservé à l’ancien Premier ministre marocain Abderrahman Youssoufi, l’attitude algérienne à l’égard des Marocains frise l’acharnement hystérique.