Au Maroc, le découpage des zones militaires a toujours répondu à la mission première de toute armée, à savoir la nécessité de sécuriser toutes les frontières du pays. Cela est d’autant plus vrai que la plus grande région militaire actuelle du Royaume est celle de la zone sud s’étendant d’Agadir à Lagouira, dont la mission a été de faire face à la guerre imposée au Maroc à partir de 1975 par le régime algérien et ses suppôts du Polisario. A part cette importante et stratégique zone sud, le reste du territoire national était essaimé par des garnisons militaires, se chevauchant parfois.
Aujourd’hui, l’armée marocaine doit se voir confier, loin des frontières internationales, une sécurisation plus rapprochée des principaux centres urbains du Royaume, et particulièrement la capitale économique du pays qui ne cesse de grandir et de faire face à de nombreux et nouveaux défis, dont l’engorgement et le sécuritaire.
C’est à ce plaidoyer en faveur d’une zone militaire exclusivement dédiée à Casablanca qu’appelle de ses vœux l’éditorialiste du site anfapress.com, et ce suite à la création récente d’autres zones militaires.
En effet, en février 2022, au plus fort de la tension aux frontières consécutive à la rupture des relations diplomatiques et économiques entre le Maroc et l’Algérie, le découpage des régions militaires au Maroc a connu un nouveau redéploiement. Il s’agit de la création d’une seconde zone militaire couvrant le territoire allant de la province d’Errachidia à la ville de Saïdia à l’extrême Nord-Est puis, en octobre 2022, l’émergence d’une troisième zone militaire au Nord pour couvrir la côte méditerranéenne allant de Tanger jusqu’à Saïdia, avec comme siège principal Al Hoceima.
Si anfapress.com écrit qu’on peut aisément comprendre que l’existence des régions militaires du Sud et de l’Est est liée aux défis que font peser aussi bien les manœuvres algériennes que l’instabilité dans les pays du Sahel, alors que la région du Nord relève de la responsabilité du Maroc dans la sécurisation des passages maritimes ainsi que la lutte contre le terrorisme et les crimes transfrontaliers, il n’en demeure pas moins que le pays doit également créer une quatrième zone militaire à Casablanca qu’on appellerait de préférence zone militaire d’Azbane. Située au sud-ouest de Casablanca, elle sera chargée de sécuriser toutes les routes donnant accès à la métropole.
Anfapress cite l’exemple de la capitale française sous le Second Empire, quand Napoléon II et Georges Eugène Haussmann ont martialement et radicalement transformé, en mieux, la ville de Paris. Une politique qui a été rééditée par Lyautey à Casablanca, même quand il a placé des garnisons militaires au niveau de chaque entrée de la ville, plus réduite à l’époque, assurant ainsi sécurité, stabilité et développement à ses habitants.
La proposition de créer une zone militaire au Sud-Ouest de Casablanca n’est pas une vue de l’esprit, mais une affaire de défis risquant de perturber les intérêts de la ville et du Maroc, étant donné que Casablanca représente à elle seule environ 40% du produit intérieur brut du pays et accueille quotidiennement un demi-million de voitures venant de tout le Maroc, créant ainsi des embouteillages monstres et des désagréments pour les habitants de la ville.
A l’instar de Paris, Chicago, New York, Sao Paulo, Milan, Londres, Hambourg et Istanbul, Casablanca pourrait juguler ce phénomène à travers un meilleur contrôle de ses différents accès et la multiplication des parkings.
Une zone militaire à Casablanca permettra à l’État de garantir le bon fonctionnement des équipements publics, la qualité du service public.
«Casablanca est à la croisée des chemins. Soit elle sera une copie miniature des belles villes de Paris, Barcelone ou Istanbul, soit elle tombera dans les travers, à Dieu ne plaise, de Mogadiscio, Kaboul et Calcutta», conclut l’édito d’anfapress.