Politique et crise de confiance: le mouvement Damir épingle les partis

Salah El Ouadie, initiateur et président du mouvement Damir . Le360

Revue de presseKiosque360. A l’occasion des élections communales, régionales et législatives, le mouvement Damir interpelle le paysage politique, pointe les enjeux et les défis de ce processus électoral et dénonce les manœuvres de certains partis qualifiées de «surenchère aux candidatures».

Le 25/08/2021 à 18h17

L’enjeu aujourd’hui, pour le Maroc, est de renforcer efficacement le sentiment de citoyenneté et d'instaurer la confiance de manière effective, estime le mouvement Damir. Dans une déclaration rendue publique à l’occasion des élections communales, régionales et législatives, le mouvement Damir a pointé du doigt les pratiques et les manœuvres de plusieurs formations politiques.

Ces manœuvres ne pourraient déboucher que sur les mêmes résultats qu’elles avaient engendrés auparavant. Les mêmes causes provoquent les mêmes résultats, fait remarquer Damir, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 26 août. A l’approche de ce processus électoral, les partis politiques se sont lancés dans une course contre la montre, provoquant une «surenchère aux candidatures», qualifiée de «mercato» électoral où des pratiques en tous genres de nomadisme et de transhumance sont systématisées et «où des motivations financières et alimentaires, immorales et illicites, sont généralisées dans le but de mobiliser des suffrages». Dans cette ambiance, «les hommes d’affaires et les notables sont privilégiés au détriment des universitaires, des intellectuels, de hauts responsables et des militants». Cet état de fait, met en garde le mouvement Damir, conduira inéluctablement «à aggraver la crise de confiance, affaiblir les institutions élues, voire même remettre en cause leur légitimité populaire et leur crédibilité politique». Dans ce sillage, après la validation du nouveau modèle de développement, estime Damir, «la revendication des Marocains est d’activer les mécanismes constitutionnels qui permettront d’écarter les responsables de l’ancien modèle de développement qui sont encore dans les centres de décision».

Par ailleurs, poursuit le quotidien, le mouvement Damir a appelé à une lecture contextualisée de l’article 47 de la Constitution qui dispose que «Le Roi nomme le Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants, au vu de leurs résultats». L’application littérale de cette disposition constitutionnelle serait considérée, par certains partis politiques, comme une rente de situation. Ce qui pousse «certaines formations politiques à recourir à tous les moyens et à toutes les manœuvres politiques possibles pour arriver en tête des élections et former des majorités gouvernementales formelles, hétéroclites et tiraillées, comme fut le cas durant les deux derniers mandats».

Dans son mémorandum coïncidant avec le «rendez-vous politique le plus important des cinq dernières années», le mouvement Damir estime que plusieurs facteurs, liés au contexte sanitaire et aux pratiques de plusieurs formations politiques, augurent vraisemblablement d’un «taux de participation encore plus réduit qu’il ne l’était auparavant», tandis que «la démocratie marocaine en ressortirait encore plus affaiblie».

Par ailleurs, relève le mouvement Damir, «l’émergence du Maroc en tant que puissance régionale, sa réintégration à l’Union africaine, sa diplomatie en Afrique, dans la zone Euro-méditerranéenne, au Maghreb, ses positions anticipatives dans des affaires géopolitiques, son rôle dans la coopération Sud-Sud et Nord-Sud, le soutien constant à la cause palestinienne, la normalisation des relations diplomatiques avec Israël ou encore la recherche d’une solution à la crise libyenne, sont autant de succès et d’exploits diplomatiques qui sont ciblés par des campagnes médiatiques calomnieuses orchestrées par certains médias étrangers, certaines ONG hostiles au Maroc et certains pays voisins».

Par Mohamed Younsi
Le 25/08/2021 à 18h17