Dans l’une de ses réponses à des questions orales à la Chambre des députés concernant l’âge plafond du recrutement des enseignants, Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, a déclaré que son département menait actuellement «une réflexion approfondie concernant la décision prise trois années plus tôt sur la base des remarques des parlementaires, des syndicats et des acteurs concernés».
Mais, selon le quotidien Al Akhbar, dans son édition du mercredi 15 octobre, le ministre a ajouté que «toute modification de cette décision n’interviendrait qu’après consultations avec les écoles et établissements d’enseignement privé, en vue d’éviter tout nouveau problème éventuel, alors que d’autres problèmes sont toujours en cours de résolution».
Il a également précisé que l’objectif principal du plafonnement de l’âge du recrutement des enseignants à 30 ans était de rendre à la profession d’enseignant ses titres de noblesse en permettant aux nouveaux cadres d’avoir un «parcours professionnel accompli» à la suite d’une formation réussie.
Le ministre a dévoilé que les chiffres de cette expérience montraient que 80% des enseignants recrutés par voie de concours avaient moins de 25 ans, alors que ceux ayant atteint plus de 29 ans ne dépassaient pas les 4%.
Certains députés ont vivement critiqué la décision du plafonnement de l’âge du recrutement des enseignants. Ils estiment que cette décision est «injuste et anticonstitutionnelle». Le député istiqlalien Abderrahim Bouaida a déclaré que «l’âge de 30 ans était le début de la jeunesse et non sa fin», ajoutant que la décision du plafonnement de l’âge des enseignants violait l’article 31 de la Constitution, qui impose le respect de l’égalité des chances, du mérite et de la non-discrimination basée sur l’âge.
Pour sa part, la députée harakiste (Mouvement populaire), Fedoua Mouhsine Lhayani, a exprimé sa surprise de voir le ministère de l’Éducation nationale continuer sa «réflexion» sur une décision qui, selon elle, a prouvé son échec. Pour preuve, a-t-elle ajouté, «le manque flagrant de ressources humaines dans le secteur de l’enseignement montre que le plafonnement n’a rien apporté de positif dans le secteur éducatif».
Face à toutes ces critiques, Mohamed Saad Berrada a déclaré que la Fédération de l’enseignement privé l’avait sollicité pour organiser rapidement le concours de recrutement des enseignants pour cette année, et ce pour avoir une meilleure visibilité dans la gestion de leur personnel enseignant, dont une grande partie intègre la fonction publique. À cet effet, le ministre a promis que tout serait fait pour lever les obstacles nés du plafonnement de l’âge de recrutement des enseignants.







