Le PJD a tenu, la semaine passée, deux réunions de son secrétariat général, toujours en l’absence de Benkirane. En revanche, la deuxième réunion, qui a eu lieu samedi, a connu la participation de Mustapha Ramid, de retour après trois mois d'absence, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 13 novembre. Le ministre d’Etat chargé des droits de l'Homme a ainsi décidé de mettre fin à son boycott des réunions de l’instance décisionnelle du parti après que cette dernière a reconnu, dans son dernier communiqué, la «responsabilité collective de la direction» et sa décision unanime de «participer» au gouvernement El Othmani.
Pour ce qui est de la deuxième absence consécutive de Benkirane, Akhbar Al Yaoum l'attribue au décès d’un membre de la famille du secrétaire général du parti, écartant toute considération politique.
La dernière réunion du secrétariat général, affirme le journal, a été consacrée aux documents du congrès élaborés par le comité préparatoire, aux propositions d’amendement des statuts, notamment de l’article 16, ainsi qu'au projet de plateforme politique. Ces documents, avant d’être soumis au congrès, devront être validés par le Conseil national, qui tient sa prochaine réunion le 25 novembre. A ce propos, indique le quotidien, la note d’orientation, préparée par la commission politique dirigée par Mohamed Yatim, laisse à penser que la plateforme du dernier congès sera maintenue. Mohamed Yatim a, par ailleurs, confié au journal que la commission préparatoire comptait soumettre au congrès une motion portant sur l’ouverture d’un débat politique pour évaluer toute la période de formation du gouvernement El Othmani.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui s'intéresse au même sujet dans son édition du jour, rapporte néanmoins un autre son de cloche. Ainsi, malgré toutes les initiatives de médiation, les deux dirigeants rivaux, Ramid et Benkirane, ne se seraient toujours pas réconciliés. Pour le journal, il serait d'ailleurs de plus en plus question d’un «second blocage» au sein du parti, blocage orchestré par Benkirane qui use, justement, avec ses partisans, de «l’arme du boycott» des réunions du secrétariat général pour faire pression sur ses adversaires. Ce qui fait dire au quotidien que le PJD met actuellement les bouchées doubles pour désamorcer la «bombe Benkirane», avant le jour du congrès.
Tandis que le bras de fer se poursuit entre Ramid et Benkirane, le MUR a décidé d’entrer en jeu. Ainsi, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son numéro du jour, la direction du Mouvement, matrice idéologique du PJD, vient de former un comité de réconciliation qui aura sans doute le dernier mot dans ce conflit entre les dirigeants du parti, et ce avant la réunion du Conseil national du 25 novembre.
Le journal rappelle, d’ailleurs, que le MUR avait déjà tenté une médiation entre Ramid et Benkirane, sans résultat, le secrétaire général ayant refusé de recevoir un comité de la direction du Mouvement conduit par l’ancien président, Ahmed Raissouni. Il a, par contre, accepté de recevoir l’actuel président, à condition que ce dernier publie un communiqué dans lequel le MUR prend clairement position par rapport à la question du troisième mandat convoité par le secrétaire général.