La situation matérielle de l’ancien chef du gouvernement et ancien secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a été de nouveau instrumentalisée pour faire parler du personnage et susciter la polémique. Et pour donner un habillage de crédibilité à la thèse, des rumeurs véhiculées par son ami, Abdessamad Belkbir, ont laissé entendre que Benkirane n’avait aucune ressource, puisqu’il avait décidé de mettre un terme aux retraites des parlementaires quand il était aux commandes de la primature. Ce qui l’avait poussé à réfléchir sérieusement à travailler comme chauffeur de taxi afin d’arrondir ses fins de mois, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 18 et 19 janvier.
Face à ces rumeurs, Benkirane n’a pas réagi. Ce qui aurait poussé le ministre et membre du secrétariat général du PJD, Mustapha Ramid, à réagir, en accusant Abdessamad Belkbir de nuire à l’image de Benkirane. «Je ne suis pas pour qu’on verse des indemnités à un ancien ministre ou chef du gouvernement», a déclaré Mustapha Ramid, sans nier qu’il avait entrepris aux côtés du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, certaines initiatives en vue de permettre à l’ancien chef du gouvernement de bénéficier d’une retraite, avant la décision royale lui accordant une retraite exceptionnelle de 70.000 dirhams. Le ministre d’état Mustapha Ramid a également fait savoir qu’il n’y a aucune décision émanant du secrétariat général du parti ou de ses instances, suspendant une aide dont bénéficiait Benkirane.
De même, selon lui, aucune tierce personne n’est intervenue dans ce sens au parti. Après ces éclaircissements, Ramid a fait savoir que Benkirane n’avait aucune relation avec la suspension des pensions des parlementaires, simplement provoquée par la faillite de leur caisse. C’est ainsi que Ramid a répondu aux dires de Abdessamad Belkbir, qui avançait que l’ancien chef de gouvernement ne trouvait même pas quoi offrir à ses invités, précisant que cette situation dramatique l’avait poussé à réfléchir à travailler comme chauffeur de taxi pour s’en sortir. De même, ajoute Belkbir, Benkirane avait demandé au parti de lui verser 10.000 dirhams par mois, mais les dirigeants du parti avaient rejeté cette demande. Belbkir n’a plus fait état de la situation de Benkirane depuis l’encaissement de sa retraite exceptionnelle de 70.000 dirhams par mois. Ce qui pousse à croire qu’il ne s’agit que d’une mise en scène pour faire parler du personnage.