Le PJD risque d’être confronté à de graves difficultés financières pour achever la construction de son siège central au quartier Riad dont le budget initial est estimé à 40 millions de dirhams. le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 20 septembre, que le budget prévisionnel pour financer ce bâtiment avait tablé sur l’obtention par le parti de plus de 60 sièges aux législatives qui se sont déroulées le 8 septembre courant. Ce faisant les cotisations des députés auraient, sur cette base, rapporté 5 millions de dirhams auxquels il faut ajouter 8 millions de dirhams de subvention accordés par le ministère de l’Intérieur en fonction des résultats du scrutin.
Mais, les résultats catastrophiques du PJD ont montré que le gap entre le prévisionnel et le réel est énorme puisque le parti n’a glané que 12 sièges sur les 60 préétablis. Une différence qui démontre combien El Othmani et compagnie se trompaient sur leur valeur réelle en matière de base électorale. Encore faut-il préciser qu’il est vraiment hasardeux de tabler sur les résultats volatiles des élections pour établir un plan de financement d’un siège aussi onéreux.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que les travaux de construction de ce nouveau siège ont été lancés, en janvier 2021, sur un terrain de 2429 m2 situé dans le quartier cossu de Riad à Rabat. L’ex-patron du PJD Saad El Othmani qui avait procédé au lancement de ce chantier avait déclaré que la durée de construction de ce bâtiment devrait être réduite à moins de 30 mois pour permettre au parti d’y tenir ses activités dans les plus brefs délais. Autant dire que le parti islamiste a été, lui aussi, contaminé par la folie des grandeurs des autres formations politiques qui ont construit leurs sièges dans le quartier luxueux de Hay Riad.Ses économistes et ses financiers se sont trompés dans leur calculs et leurs prévisions. Aussi, le prochain patron des islamistes, où Benkirane figure en pole position, devra trouver d’autres sources de financement pour achever la construction du nouveau siège. Le PJD ainsi que d‘autres formations politiques ont investi beaucoup plus dans le bâtiment que dans la consolidation de leurs bases électorales. Les résultats des élections leur ont montré que le capital d’un parti politique est évalué sur sa capacité à gérer la chose publique et non pas en fonction d’un siège flambant.