Même après son éviction, Benkirane est resté favorable à l’entrée de l’USFP dans le gouvernement, affirme l’actuel ministre de l’Energie et des mines, Aziz Rebbah. Dans son édition du lundi 23 octobre, Al Ahdath al Maghribia, se référant à une publication du ministre sur sa page Facebook, rapporte d'ailleurs que Aziz Rebbah lui-même avait été, durant les mois de blocage qu'a connus la formation du gouvernement, un fervent défenseur de la participation du parti socialiste. Depuis, le ministre a changé d'avis. Il s'oppose catégoriquement, désormais, à la participation de l'USFP à l’Exécutif et tire sur l'ancien chef du gouvernement, toujours secrétaire général du parti, pour avoir accepté que l’USFP fasse partie de l’équipe El Othmani.
Abdelali Hamieddine, conseiller parlementaire, président de commission permanente et vice-président de Région, proche de Abdelilah Benkirane, s’interroge sur la nécessité qu'éprouve Aziz Rebbah de réécrire l’histoire de la formation du gouvernement El Othmani.
Cela étant, note le quotidien, Benkirane s’est également fait remarquer, ce week-end, par une déclaration peu amène à l'encontre de ses «frères» du MUR, mouvement dont la plupart des dirigeants se sont montrés hostiles à un troisième mandat de l'ancien chef du gouvernement à la présidence de la Lampe. Il s'en est également pris au «clan des ministres», affirmant qu'il avait compris, dès son entrée au gouvernement, ne pouvoir compter que sur lui-même. Il a été jusqu'à affirmer que, pendant son mandat, nombre de décisions importantes avaient été prises sans le consulter.
«Echange de tirs entre Benkirane et Rebbah», titre pour sa part Assabah qui revient également, dans son édition du jour, sur la sortie médiatique du ministre de l’Energie et des mines. Et d'affirmer que les rapports entre les deux hommes en sont arrivés à un point de non-retour, ce qui, ajoute le journal, annonce un éclatement de l’organisation du parti avant même la date du congrès.
Rebbah, avance le journal, a réagi sous la pression des critiques des partisans de Benkirane et semble prêt à continuer d'étaler en public le linge sale du PJD. Le quotidien Al Akhbar y voit, d'ailleurs, une nouvelle preuve des dissensions qui déchirent le PJD.