Partis politiques: le débat sur la numérisation du processus électoral relancé

Une machine de vote électronique.

Revue de presseAlors que le Maroc se prépare à ses prochaines législatives, plusieurs partis relancent l’idée d’une numérisation du processus électoral. Mais la faisabilité reste compromise par des défis logistiques, technologiques et sociaux. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 28/08/2025 à 21h41

Alors que la perspective d’élections 100% numériques reste encore lointaine au Maroc, plusieurs formations politiques plaident pour une modernisation progressive du processus électoral. Dans leurs mémorandums adressés au ministère de l’Intérieur en préparation des prochaines législatives, certains partis ont formulé des propositions visant à introduire la numérisation de l’inscription sur les listes électorales et, à terme, du vote électronique, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 29 août.

Les partisans de cette option estiment que la digitalisation constituerait un levier pour moraliser la vie politique et élargir la participation citoyenne, au moment où plane la crainte d’une abstention massive lors du prochain scrutin. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS), par exemple, considère que l’adoption du vote numérique pourrait constituer un antidote à la tentation de boycott d’une partie de l’électorat.

Si l’idée d’une numérisation électorale séduit certains acteurs politiques, elle ne fait pas consensus sur l’étendue de son application, lit-on. Plusieurs formations limitent leurs propositions à une première phase expérimentale, en ciblant la participation des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Le ministère de l’Intérieur évoque en effet des «difficultés logistiques» pour garantir le droit de vote des MRE, liées à l’impossibilité de mettre en place des bureaux de vote dans toutes les régions du monde où vit la diaspora marocaine.

D’autres partis, à l’instar de la Fédération de la gauche, vont plus loin en réclamant une numérisation intégrale de l’opération électorale, de l’inscription sur les listes grâce à la carte nationale d’identité, jusqu’au vote numérique, ce qui, selon eux, permettrait d’assurer une participation élargie et d’associer pleinement la diaspora à la vie politique nationale, écrit Al Ahdath Al Maghribia.

Les partis de l’opposition insistent aussi sur un autre argument. La numérisation pourrait contribuer à réduire l’usage de l’argent dans les élections et à lutter contre les pratiques frauduleuses qui entachent la crédibilité des scrutins.

Cependant, cette vision se heurte à de multiples défis. Les gouvernements successifs n’ont jamais accordé un soutien ferme à ce chantier, invoquant plusieurs obstacles structurels, dont l’inégalité d’accès à internet entre les régions urbaines et rurales et les infrastructures numériques encore limitées dans certaines zones du Royaume. S’y ajoute l’analphabétisme digital qui touche une partie de l’électorat et risque de biaiser l’expression démocratique.

Ces contraintes alimentent la prudence de nombreux acteurs politiques, qui préfèrent réserver dans un premier temps le vote électronique aux Marocains du monde, avant d’envisager une généralisation au niveau national.

Par La Rédaction
Le 28/08/2025 à 21h41