Les partis politiques ayant été épinglés par les experts de la Cour des comptes, à propos des subventions que l’État dédie aux missions, études et recherches, devraient se retrouver exclus de la prochaine liste des bénéficiaires de cette subvention, un budget supplémentaire qui sera accordé aux formations politiques à la fin de l’année 2024.
Cette décision doit être prise par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, d’après des sources interrogées par Assabah, qui traite cette information ce mardi 23 avril.
Le quotidien précise que «pas moins de 20 millions de dirhams, réservés aux missions, études et recherches dans les octrois précédents, auraient été versés à des proches de certains leaders politiques, pour effectuer des études sans que les normes scientifiques ne soient respectées».
Pour Assabah, «au lieu d’assumer leur responsabilité dans cette affaire, certains leaders des partis politiques épinglés par la Cour des comptes en ont imputé la responsabilité au ministère de l’Intérieur qui, selon eux, n’aurait pas défini des critères précis à ces études, à cause des retards qui ont été accusés dans la finalisation du décret qui y a trait».
Aussi, explique le quotidien, «les leaders des partis épinglés par la Cour des comptes ont-ils accusé le ministère d’avoir exercé des pressions sur eux pour que ces études soient effectuées dans un délai de deux mois ou que les montants qui ont été débloqués et qui ne sont pas justifiés soient restitués à la Trésorerie générale du Royaume» (TGR).
Pour les interlocuteurs interrogés par Assabah, «l’Union constitutionnelle (UC) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) ont restitué les sommes dues à la TGR, alors que le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti authenticité et modernité (PAM), l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Parti de la justice et du développement (PJD) et le Parti de l’Istiqlal (PI), ne l’ont pas fait, ayant quant à eux opté pour des études qui ne sont pas en adéquation avec les normes scientifiques de rigueur et qui, de plus, ont été confiées à des proches des leaders de certains de ces partis».
Selon Assabah, «certains partis politiques ont tenté d’exploiter les montants réservés aux études pour restituer à l’État les avances sur subvention qui leur ont été octroyées par le ministère de l’Intérieur», ce que le ministère a refusé, explique le quotidien, car «ce département établit une distinction nette entre les subventions annuelles, les montants qui sont accordés aux études, ceux octroyés à l’organisation des congrès et ceux qui sont réservés aux campagnes électorales».
Le ministre, ajoute enfin le quotidien, pourrait élargir la suspension de ces soutiens publics aux partis politiques qui souffrent d’un déficit de gouvernance en ce qui concerne l’organisation de leurs meetings, de leurs congrès et de leurs campagnes électorales.