Parlement: une charte éthique et après?

Le Parlement marocain.. AFP or licensors

Revue de presseLa Chambre des députés a adopté ce mardi 16 juillet son règlement intérieur qui comporte un projet de charte éthique dont l’objectif est de lutter contre la prévarication au sein de l’instance législative. Cette charte préconise la mise en quarantaine de tous les parlementaires poursuivis en justice, jusqu’à preuve de leur innocence. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 16/07/2024 à 21h28

Dans son édition du mercredi 17 juillet, le quotidien arabophone Al Akhbar a consacré son éditorial du jour à la prévarication au sein de la Chambre des députés, qui a adopté ce mardi 16 juillet un nouveau règlement intérieur prônant, en vertu d’une nouvelle charte éthique, la mise en quarantaine de tout parlementaire poursuivi en justice et sa mise à l’écart en cas de condamnation.

Cette initiative intervient en droite ligne des nombreux discours et lettres royaux mettant en garde contre les dangers du phénomène de la prévarication, dans ses différentes facettes, surtout quand ce sont des élus de la nation qui y sont souvent impliqués.

La dernière fois que le Souverain a rappelé la nécessité de prendre à bras-le-corps cette problématique remonte à sa récente lettre de félicitation adressée au président de la Chambre des députés suite à sa reconduction au perchoir.

La même mise en garde royale contre la prévarication au sein de l’instance législative a été réitérée dans une autre lettre adressée aux présidents des deux Chambres du parlement à l’occasion du 60ème anniversaire de la création du parlement marocain. Dans cette lettre, le roi Mohammed VI a appelé à la moralisation des instances élues et le relèvement du niveau de la qualité des élites et de leur rendement.

La nouvelle charte éthique sera fin prête probablement avant octobre prochain, soit à la veille de la traditionnelle ouverture par le Roi, le deuxième vendredi du mois d’octobre, de la nouvelle année législative. Une ouverture à laquelle n’assisteront pas, bien sûr, les parlementaires des deux Chambres actuellement poursuivis en justice.

D’ailleurs, la nouvelle charte éthique exige des parlementaires poursuivis, mais non encore condamnés ni innocentés, de s’auto-empêcher de participer aux activités de l’instance législative et de geler leur participation aux votes ou réunions, en attendant le dénouement définitif de leurs dossiers.

«Mais il n’en reste pas moins, malgré cette charte, qu’il faut attaquer le mal à sa racine», écrit Al Akhbar. Ainsi, les partis politiques, qui ont une grande part de responsabilité dans le phénomène de la prévarication chez les élus, doivent désormais s’empêcher de présenter des candidats dont le seul but est de faire de leur mandat électif un fonds de commerce.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 16/07/2024 à 21h28