Le nouveau ministre de la Santé et de la protection sociale, Amine Tahraoui, a donné certains éclaircissements sur l’annulation, controversée, de certains marchés publics, estimés à 200 millions de dirhams et lancés par son prédécesseur.
Le ministre, qui intervenait lors de la session des questions orales lundi 6 janvier, à la Chambre des représentants, n’a pas convaincu les députés, qui ont, eux, dénoncé un «favoritisme dans l’adaptation des cahiers des charges», rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 8 janvier 2025.
Répondant à ces accusations, Amine Tahraoui a indiqué que la «décision de l’annulation de certains marchés publics repose exclusivement sur des raisons objectives, visant à s’assurer de la pertinence des équipements et des services choisis».
Le ministre a été encore plus explicite par la suite, affirmant que sa décision avait été prise à cause de «l’éventuelle existence d’un gaspillage de deniers publics dans l’attribution de ces marchés».
Pour davantage étayer ses propos, il a indiqué que «sa position dans un poste de responsabilité lui interdisait de signer un marché de 180 millions de dirhams en l’espace d’une semaine».
Mustapha Ibrahimi, député du PJD, a par la suite rétorqué, en détaillant «certaines modifications opérées dans les cahiers des charges» afin qu’ils soient «taillés sur mesure dans le but de favoriser certaines sociétés, spécifiques».
Abdallah Bouanou, lui aussi élu du PJD, a été encore plus virulent dans ces propos, accusant le ministère d’avoir annulé ces marchés dans le but de «les attribuer à des sociétés américaines, en coordination avec le secteur privé, et de déposer les données personnelles des Marocains auprès de certaines parties américaines et israéliennes».
Le ministre de la Santé n’a pas directement répondu à ces graves accusations, et s’est contenté de déclarer que «tous les marchés publics seraient scrupuleusement étudiés» afin d’en «améliorer la gestion d’une manière rigoureuse», indique Al Ahdath Al Maghribia.
Amine Tahraoui n’a pas donné plus amples explications sur les expertises qui seront effectuées sur ces marchés, alors même que, selon certaines sources informées, il a soumis les appels d’offres de son prédécesseur à un audit comptable.