Parlement: la course aux grands électeurs a commencé

Une urne transparente reçoit un bulletin de vote.

Une urne transparente reçoit un bulletin de vote. . DR

Revue de presseKiosque360. La transhumance politique bat son plein à l’approche des élections législatives et communales sans que les chefs des partis politiques n’osent activer la loi sur la déchéance des mandats des transfuges. Et pout cause, tout le monde recrute dans un vaste marché, où le PJD est le grand perdant.

Le 22/06/2021 à 21h23

La fièvre de la transhumance politique qui s’est emparée de nombreux élus a contraint les partis politiques à ne pas activer la procédure de la déchéance des mandats de ceux qui ont préféré changer leur couleur partisane.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition de ce mercredi 23 juin, que cette loi, aussi contraignante soit-elle, n’a pas empêché l’exode des élus à l’approche des élections. D’autant plus que des dizaines de futurs transfuges ont repoussé l’annonce de leur départ vers d’autres partis à la dernière minute, pour éviter qu’ils soient déchus de leurs mandats.

D’ailleurs, plusieurs chefs de partis ont adressé des lettres d’explication à des députés, de grands électeurs et des présidents de conseil territoriaux qui ont organisé des exodes collectifs vers d’autres formations politiques. Ces derniers ont été dénoncés par des photos d’eux, largement diffusées, en compagnie d’un leader d’un parti politique de la majorité.

Les parrains de ces migrations ont catégoriquement nié ces accusations malgré l’existence de ces photos qui prouvent leur adhésion à ce parti et ce pour éviter toute procédure de déchéance de leurs mandats. D’autres élus ont choisi un exode familial à la recherche d’un parapluie qui pourrait les protéger des soupçons qui pèsent sur leur gestion des conseils territoriaux.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que les direction de plusieurs partis de la majorité et de l’opposition ont pesé de tout leur poids, ces dernières semaines, pour recruter des figures électorales de renom. Dans cette course à l’embauche, c’est le PJD qui est sorti le grand perdant, puisque nombreux de ses députés et élus ont rejoint le RNI. C’est ce qui a poussé sa direction à adresser des missives au président de la Chambre des représentants et au président de la Cour constitutionnelle pour leur demander de déchoir les députés concernés de leurs mandats selon les dispositions de l’article 90 de la loi organique relative à la Chambre des représentants.

Par ailleurs l’article 51 de la loi organique relative aux communes prévoit conformément aux disposition de l’article 20 de la loi organique n° 29-11 relative aux partis politiques: «la déchéance de tout membre élu dans le conseil de la commune qui renonce, pendant son mandat, à son appartenance politique au nom de laquelle il s’est porté aux élections».

La demande de déchéance doit être présentée par le président de la Chambre ou du parti politique au greffe du tribunal administratif. 

Par Hassan Benadad
Le 22/06/2021 à 21h23