Le Parti authenticité et modernité (PAM) est à la croisée des chemins. A l’issue d'un congrès de trois jours, il doit avoir tracé sa nouvelle feuille de route et s'être positionné dans le paysage politique national. Sept candidats sont entrés en lice pour prendre le volant du Tracteur pour un nouveau mandat qui sera marqué par le virage électoral de 2021. Pour ce faire, ils sont appelés à convaincre les congressistes qui devaient élire un conseil national de 500 membres qui procèdera par la suite à l’élection du nouveau secrétaire général du parti.
Sur les sept candidats, quatre sont membres du bureau politique du PAM (Abdellatif Ouahbi, Mohamed Cheikh Biadillah, Samir Belfkih et El Mekki Zizi), deux membres ont siégé au conseil national (Hicham Sghir et Lakfaya Taïb) et un seul n’a jamais été membre d'aucune instance organisationnelle du parti, Abdeslam Boutayeb. Hicham Sghir, Lakfaya Taïb et Abdeslam Boutayeb doivent d’abord gagner la bataille au niveau de la commission des lois et des règlements en vue de faire tomber le projet de loi relatif aux conditions d’éligibilité établi par la commission préparatoire, fait remarquer le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 8 et 9 février. Ce projet de loi exige deux mandats au conseil national et un seul au bureau politique pour prétendre au poste de secrétaire général du parti.
En attendant l’issue de cette bataille juridique et organisationnelle, les chances des sept candidats sont différentes. D’après les sources du quotidien, Abdellatif Ouahbi, qui a déclaré ne pas être candidat du makhzen, semble se démarquer avec le soutien des présidents de trois régions que préside le PAM, à savoir Ahmed Akhchichine, président de la région Marrakech-Safi, Brahim Moujahid, président de la région Beni-Mellal-Khénifra et Fatima Hassani, présidente de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Ce scénario pourrait être chamboulé si l’actuel secrétaire général du PAM, Hakim Benchemass, décidait à la dernière minute de présenter sa candidature pour se succéder à lui-même. Dans ce cas, fait remarquer le quotidien, il se retrouverait en face de son adversaire, Abdellatif Ouahbi. Et le quotidien de souligner que cette percée d’Abdellatif Ouahbi, soutenu par des membres influents au sein du PAM, pourrait pousser tous les autres candidats à faire un seul bloc contre lui. Dans ce sens, indique le quotidien, l’alliance des autres pourrait priver Ouahbi du deuxième tour.
Dans cette course aux commandes du PAM, poursuit le quotidien, un autre candidat émerge du lot. C’est Samir Belfkih, qui a souligné que sa candidature dénotait de l’honnête responsabilité et d’une reconnaissance au parti qui lui a offert l’occasion de le représenter au sein des institutions constitutionnelles, élues et consultatives. Son projet porte sur la moralisation de la vie politique d’une manière générale et au sein du parti qu’il prétend diriger. Quoi qu’il en soit, la bataille s’annonce rude et l’enjeu est de taille.