Hakim Benchemass, président de la Chambre des conseillers et ancien numéro 2 du PAM, serait-il tombé en disgrâce? Tout porte à le croire, laisse entendre le quotidien Assabah dans son édition des 17 et 18 février. Pour preuve, le journal avance que sur les 120 membres de la Chambre, seuls 19 d'entre eux ont assisté à la cérémonie de clôture de la session d’automne. Et sur les 19 présents, on ne compte que trois membres du PAM! Le parti est représenté à la Chambre, rappelons-le, par 25 conseillers, en comptant le président.
En fait, 27 parlementaires se sont présentés au début de la séance, mais ils se sont peu à peu éclipsés quand le président de la Chambre a pris la parole, pour finir à 19 députés, soit à peine plus de 15% de l’effectif total. C’est que, note le journal, le président de la Chambre n’avait pas grand-chose à présenter. Le bilan de la session était médiocre. Pour justifier ce faible rendement, le président a évoqué la particularité de cette session accaparée par l’adoption du projet de Loi de finances. Un texte qui mobilise, estime le responsable de la Chambre, une partie non négligeable du temps et des efforts des conseillers.
Cela étant, cette session a néanmoins vu l’adoption de deux projets de loi organiques ainsi que de textes relatifs à l'organisation d'importantes institutions nationales et à l'établissement de droits constitutionnels fondamentaux pour les citoyens, a affirmé le président de la Chambre, cité par le journal. Ce que le quotidien considère tout de même comme maigre. Dans le domaine des conventions internationales, Assabah estime que la Chambre des conseillers n’a pas fait mieux. En ce sens, seuls une douzaine de textes de loi ont été adoptés.
En ce qui concerne le contrôle de l’action de l'Exécutif, le président de la Chambre affirme que le gouvernement n’a pas fait preuve de suffisamment de réactivité. Ainsi, sur un total de 592 questions orales adressées à la Chambre pendant la période d'intersession et la session d'octobre, le gouvernement n’a daigné répondre qu’à 276 d’entre elles, dont 52 questions d’actualité. Soit moins d’une question sur deux.
En outre, note Assabah, le chef du gouvernement est venu à trois reprises à la rescousse de la Chambre, à l’occasion des questions de politique générale prévues par l’article 100 de la Constitution. Les thématiques jugées d’actualité et de «grande importance» ont relativement sauvé la session.
Durant cette session, note le journal, les parlementaires ont également eu recours à l'article 106 de la Constitution, lors de la présentation d'une motion d'interpellation du gouvernement au sujet de la bousculade de Sidi Boulaalam, dans la province d'Essaouira, a rappelé Benchemass. La présentation et l'approbation de cet exercice, a-t-il ajouté, ont donné lieu à un débat juridique, ce qui a permis d'identifier certaines lacunes procédurales qui seront traitées ultérieurement.