Ce n'est pas une réelle crise interne au sein du Parti Authenticité et Modernité (PAM), mais depuis deux jours, au lendemain du scrutin du 4 octobre, deux courants s'opposent farouchement sur la question du profil du candidat PAMiste pour la présidence de la Chambre des conseillers.
Un premier courant de militans soutient le président sortant Mohamed Cheikh Biadillah, et un second soutient l'élu de Rabat, Hakim Benchamass qui d'ailleurs a confirmé sa candidature au Le360.
Contacé par Le360, un militant du "groupe des socialistes" soutenant Benchamss a avancé que le Bureau politique du parti a d'ores et déjà donné son aval à la candidature de ce dernier. Mais le camp de Mohamed Biadillah ne l'entend pas de cette oreille : un militant nous a en effet confié que le Bureau politique du PAM n'aurait toujours pas tranché de manière officielle sur cette question. "Le Bureau politique doit ouvrir un débat élargi à tous ses membres", a déclaré publiquement Ali Belhajd, membre fondateur et membre du Bureau politique du PAM. "Il existe un flou autour de ces candidatures", a déclaré pour sa part au Le360 un militant "neutre" du parti.
Pour le moment, le Bureau politique du PAM n'a publié aucun communiqué à ce sujet, ce qui fait dire au camp de Biadillah que la vraie réunion du Bureau politique sur cette question est attendue le mardi prochain.
Quid des candidats PAMistesDe par son riche parcours politique, Mohamed Cheikh Biadillah a une légère avance sur son concurrent Benchamass. Médecin de profession et fort en diplomatie parlementaire, Biadillah jouit d'une grande expérience politique et son bilan à la tête de la Chambre des conseillers milite en sa faveur. Il est notamment l'initiateur d'une campagne d'assainissement budgétaire au sein de la Chambre des conseillers.
Hakim Benchamass a lui aussi plus d'un atout en sa faveur. Originaire du Rif, à l'instar du numéro 2 du PAM, Ilyas El Omari, l'élu de Rabat est connu pour sa rigueur, son sens de la discipline et sa force de conviction. Cultivé et très bon orateur, Benchamass est imprégné de la culture des droits de l'Homme et n'a jamais froid aux yeux. Quand il veut "descendre un adversaire", il dispose souvent de plusieurs cordes à son arc.
Samedi dernier, Ali Belhadj, proche du camp des "libéraux" du PAM est sorti de son silence pour apporter publiquement son "soutien" au "candidat naturel" : "C'est un homme de grande valeur doté d'une riche expérience", a-t-il déclaré au sujet de Biadillah.
Le camp "des socialistes" du parti n'a pas fait de déclaration publique et ses membres sont restés injoignables pour commenter le climat dans lequel se déroule actuellement cette course.
