La guerre des communiqués entre le dirigeant du PAM, Salaheddine Aboulghali, et ses collègues de la direction collégiale et du Bureau politique s’intensifie. En effet, Aboulghali a menacé de porter plainte contre les dirigeants du parti qui l’ont accusé d’escroquerie et d’abus de confiance, parmi lesquels on trouve le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mehdi Bensaïd ainsi que le président du groupe parlementaire du parti à la Chambre des représentants, Ahmed Touizi.
Le ministre a indiqué, lors d’une conférence de presse tenue le 11 septembre par la direction du parti, que le Bureau politique avait reçu trois plaintes contenant de graves accusations contre Aboulghali, rapporte Al Akhbar du vendredi 13 septembre.
Et Bensaïd de préciser: «La direction du parti a tenu plusieurs réunions avec le membre du triumvirat pour trouver une solution à l’amiable avec les plaignants mais il a refusé toutes les propositions. Ce qui a poussé la coordinatrice du parti, Fatima-Zahra Al Mansouri, d’exposer le dossier devant le Bureau politique qui a pris la décision de geler son adhésion au parti».
En réponse à cette décision, Aboulghali a récusé ces accusations, les qualifiant de «scandale retentissant» et de «mère des farces». Selon lui, la coordinatrice du parti profite de sa position pour «semer la zizanie entre les dirigeants et gérer le parti comme s’il s’agissait d’un domaine privé».
Le dirigeant suspendu accuse ses collègues d’avoir «usurpé la fonction du parquet puis celle du juge pour prononcer un jugement infondé à son encontre». En conséquence, il les menace de recourir à la justice s’ils ne retirent pas leurs accusations et ne présentent pas leurs excuses.
Il a nié être l’objet d’une plainte pénale, précisant que «si une affaire de ce genre existait, mes adversaires du parti en auraient dévoilé tous les détails. Autant dire que l’objectif de la fabrication de cette affaire est de ternir ma réputation et de m’éloigner des concertations sur le remaniement ministériel qui sont dirigées exclusivement et unilatéralement par Fatima-Zahra Al Mansouri».
Pour la première fois, Aboulghali dévoile les détails du litige commercial dont il est l’objet. Le préjudice porte sur un terrain de 9 hectares à Médiouna appartenant à sa famille et géré par son frère Abdessamed, relaie Al Akhbar. Son frère avait convenu de vendre une parcelle de 6 hectares à un secrétaire régional du PAM afin d’éponger ses dettes et de lever l’hypothèque: «Les deux parties ont signé une promesse de vente qui, deux ans plus tard, n’avait pas été finalisée». Son frère aurait donc été contraint de vendre ce terrain à une tierce personne afin de rembourser sa dette à la banque et de stopper l’accumulation des intérêts, a-t-il conclu.