Nouvel échange entre Rabat et Téhéran, dont les relations diplomatiques ont été rompues en mai dernier, en raison du soutien militaire que le régime des Mollahs apporte au front Polisario, via son bras armé le Hezbollah. Téhéran a répondu, via le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi, aux propos tenus par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, lundi dernier à Washington, lors de son entretien avec le nouveau secrétaire d’Etat américain, Mike Pompéo. Les deux responsables ont évoqué le rôle déstabilisateur de la république islamique d’Iran en Afrique en général, et en Afrique du Nord en particulier.
"Les relations de l’Iran avec les pays africains sont toujours empreintes du respect mutuel sur la souveraineté nationale et le développement dans des domaines communs", a allégué le responsable iranien, dans une interview à Al Manar, chaîne de la milice chiite du Hezbollah.
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Dans cette interview, reprise par l'agence de presse iranienne "Irna", Bahram Ghasemi répète ce que Téhéran avait déjà dit, sans convaincre, au sujet des accusations avérées portées par le Maroc, concernant son soutien militaire au front Polisario, via son ambassade à Alger et le Hezbollah. Les experts du Hezbollah sont en effet de fidèles habitués de Tindouf pour la formation des milices du front Polisario aux nouvelles techniques de guérilla, sans compter leur soutien logistique dans le creusement de tunnels à l’autre bout du dispositif de défense marocain.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne s'est également exprimé sur la décision prise début mai dernier par le Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, la deuxième décision du genre en 10 ans. Cette démarche a démontré que "le Maroc n’a pas une politique stable dans ses relations étrangères», croit savoir le diplomate iranien.
Rien de nouveau là encore, puisque le responsable iranien ne fait que redire ce qui a déjà été dit, au lendemain de la décision du Maroc de rompre ses relations avec l’Iran, imputant cette décision souveraine de Rabat à une présumée «influence étrangère»!
En somme, c'est là une nouvelle fuite en avant de l’Iran, qui n’a jusqu’ici apporté aucun contre-argument concernant son interférence dans le dossier du Sahara marocain, pour ne pas parler de son rôle déstabilisateur au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen, ou encore en Afrique subsaharienne où ce pays tente, comme l’a souligné Nasser Bourita, d’«étendre son influence néfaste».