Alors que le gouvernement a levé le voile, il y a à peine quelques jours, sur le nouveau statut unifié de l’enseignant, dont l’un des apports est de supprimer toute distinction entre les fonctionnaires du ministère et les enseignants-cadres des académies, ces derniers continuent de hausser le ton, réclamant leur intégration directe au sein du ministère. Désormais, ils brandissent la menace d’une grève de quatre jours qui s’ajoute à d’autres actions entreprises ces derniers jours, comme le refus de renseigner sur le système Massar les notes des élèves au titre du premier trimestre.
L’information est rapportée par Assabah dans son édition du mercredi 1er février. D’après la publication, les enseignants-cadres des académies ont récemment reçu des avertissements pour ne pas prendre en otage les élèves et leur attribuer leurs notes. Or, lors de leur dernière réunion, ils ont non seulement décidé de maintenir le statu quo concernant ces notes, mais ont brandi la menace d’une grève.
Comme l’explique le journal, cette nouvelle position des enseignants-cadres des académies ne fait qu’embraser une situation déjà brûlante. En effet, les enseignants et leur tutelle ne sont plus les seuls concernés par ce bras de fer, car les parents d’élèves viennent, à leur tour, d’impliquer le ministère de l’Intérieur en lui soumettant leurs plaintes. Ce dernier a récemment réagi en sommant les responsables provinciaux du secteur de l’éducation de convaincre les enseignants de libérer les notes bloquées. Les directeurs des différents établissements scolaires concernés ont répondu à l’appel, en tentant par tous les moyens de trouver une solution pour que les notes en question soient enfin renseignées sur le système Massar. Mais leurs initiatives sont restées vaines, les enseignants campant sur leur position. Selon ces derniers, seule une réponse favorable à leur demande d’intégrer le ministère pourrait mettre fin au blocage.
Face à l’incompréhension des parents, les enseignants-cadres ont publié des explications, où ils affirment que l’affaire des notes n’est qu’un moyen de protestation contre l’entêtement du ministère qui refuse, depuis plusieurs années, de les intégrer. C’est d’ailleurs pour la même raison qu’ils annoncent une première grève de deux jours en cette fin de semaine, avant une autre de même durée courant février. Et si, d’ici là, ils n’ont toujours pas de décision favorable, ils menacent d’un sit-in national à Rabat le 13 mars prochain. C’est en tout cas ce que vient d’annoncer le Conseil national des enseignants-cadres, laissant comprendre que ce dossier, qui traîne depuis plusieurs années maintenant, est loin d’être bouclé malgré le nouveau statut unifié de l’enseignant.