Nizar Baraka torpille les politiques gouvernementales

Nizar Baraka, secrétaire général de l'Istiqlal et ministre de l'Équipement et de l'Eau.

Revue de presseL’Istiqlal a les yeux rivés sur le «gouvernement du Mondial». Pour cela, il est prêt à tout, même à torpiller la coalition gouvernementale en critiquant désormais ouvertement les actions et les politiques du gouvernement. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 19/03/2025 à 21h19

Tout en faisant partie de la coalition gouvernementale, le secrétaire général de l’Istiqlal, Nizar Baraka, n’hésite pas à critiquer les politiques menées par l’Exécutif. Le quotidien Assabah, qui aborde ce sujet dans son édition du jeudi 20 mars, parle de «l’opposition de la majorité». Et, écrit le journal, «Nizar Baraka s’est transformé en chef de l’opposition au sein de la coalition gouvernementale, surpassant largement Fatima Zahra Mansouri, coordinatrice de la direction collégiale de la présidence du PAM», formation également membre de la majorité.

Le chef de file de l’Istiqlal, «qui rêve de diriger le gouvernement du Mondial», a intensifié dernièrement ses critiques à l’égard de certaines décisions gouvernementales, note le quotidien. Invité mardi à l’émission Point à la ligne de la SNRT, il a officiellement reconnu l’existence d’une corruption ayant englouti environ 13 milliards de dirhams au détriment des citoyens, ajoute Assabah. «Avec regret, mais aussi beaucoup de retard, il a révélé que les importateurs d’ovins et de bovins avaient réalisé des profits faramineux de 13 milliards de dirhams aux dépens de la population», rapporte le journal.

Cette déclaration, que Nizar Baraka n’a pas prononcée lors d’un conseil gouvernemental ni lors d’une réunion de la majorité –le lieu où ce genre de propos devraient être tenus–, mais en public, «confirme concrètement que le gouvernement d’Akhannouch ne terminera pas son mandat dans de bonnes conditions», commente Assabah. Ces propos laissent même présager «des conflits internes imminents, qui devraient s’intensifier à l’avenir», estime le quotidien, ajoutant que «ces guerres, auxquelles le chef du gouvernement semble s’être préparé avec les outils organisationnels et partisans qu’il faut, sont perçues comme une menace pour l’avenir électoral de son parti lors des échéances de 2026».

Cet aveu de corruption exprimé par un membre du gouvernement, insiste Assabah, «ne vient ni d’un expert, ni d’un analyste économique chevronné, ni d’un chef de parti d’opposition, ni d’un parlementaire en quête de buzz, mais de la bouche d’un ministre dirigeant un grand parti participant à la coalition gouvernementale». Ce ministre critique aujourd’hui plusieurs choix de ce même gouvernement, «comme s’il avait été frappé de surdité et de mutisme au moment où l’Exécutif avait décidé d’accorder des subventions aux importateurs d’ovins, de bovins et de viandes congelées».

Que signifie le fait que des leaders de partis participant au gouvernement, notamment l’Istiqlal et le PAM, critiquent des politiques auxquelles ils ont contribué et qu’ils ont défendues dans les conseils de gouvernement? s’interroge le quotidien. S’agit-il d’une simple «repentance politique tardive ou d’un jeu électoral évident visant à redorer leur image auprès des voix de l’opposition au sein de la coalition, en vue des législatives de 2026? ».

Par ailleurs, poursuit le quotidien, lundi dernier, Nizar Baraka a donné des signaux révélateurs de l’état organisationnel du parti lors d’une réunion à Fès. Une réunion au cours de laquelle il a appelé à lancer un processus de renouvellement des sections, des structures et des organisations parallèles du parti. Par cette orientation, Baraka vise à injecter du sang neuf dans les veines du parti, en préparation des prochaines échéances électorales. Ces dernières nécessitent un parti fort, capable de rivaliser pour la première place sur la scène politique, ce qui exige, selon ses propres mots, «une convergence des efforts des Istiqlaliens et un travail d’équipe au sein du parti».

Par Amyne Asmlal
Le 19/03/2025 à 21h19

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