Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, mène actuellement une ultime bataille dans une guerre acharnée, livrée à tous les niveaux, contre l’occupation illégale du domaine public maritime. «Le ministre entend arracher le domaine maritime des mains de personnalités qui se considèrent comme influentes et qui ont causé la destruction de l’espace urbain des villes côtières», rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 26 mai.
Des sources citées par le quotidien indiquent que «Nizar Baraka a coordonné ses efforts avec le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, ainsi qu’avec d’autres départements gouvernementaux pour expulser ceux qui ont pillé et exploité la côte dans des projets personnels, tout en privant l’État de recettes fiscales sous prétexte d’une exploitation temporaire du domaine public maritime. Cette exploitation se limite à des frais insignifiants versés aux collectivités territoriales».
Les mêmes sources, reprises par Assabah, ajoutent que «certaines personnalités ont profité, pendant des décennies, de l’absence de contrôle, s’associant à des élus pour conclure des marchés sur mesure. Elles ont ainsi accaparé les plages, construit des hôtels, des piscines, des restaurants, des bars et des chalets, et contrôlent désormais les environs de ce domaine en louant des équipements publics à leurs partenaires dans les conseils territoriaux, y compris des parkings et des commerces saisonniers». Ces activités leur ont rapporté des dizaines de millions de dirhams de profits en l’espace de quelques années, relève le quotidien.
Pour ces raisons, note Assabah, le ministre de l’Équipement a tenu des réunions avec son équipe et a décidé de déclarer la guerre à ceux qui revendiquent la propriété de la côte. Il a ainsi entrepris une révision des documents d’exploitation temporaire, qui, «faute de contrôle, sont devenus une exploitation permanente sous prétexte de servir les citoyens, mais en réalité pour des intérêts personnels».
Le ministre, assure le quotidien, a tout entrepris pour récupérer le domaine public maritime, à commencer par la révision du cadre juridique. Un projet de loi a d’ailleurs été déposé, puis retiré du Parlement parce que jugé inadapté à la nouvelle situation, rappelle le quotidien.
Lors d’une journée d’étude organisée récemment à Rabat, Nizar Baraka a réaffirmé sa détermination à mettre en œuvre les directives royales visant à valoriser le domaine maritime. Il a rappelé l’appel du Souverain, lors du discours célébrant le 48e anniversaire de la Marche Verte, à poursuivre le développement d’une économie maritime contribuant à la prospérité des zones côtières au service des citoyens.
À l’occasion de cette journée d’étude nationale sur le domaine public maritime, le ministre a souligné que l’enjeu est d’orienter les politiques publiques vers une valorisation durable de ce domaine, en développant des activités économiques capables d’augmenter le PIB, de créer des emplois et d’améliorer les conditions de vie des populations, tout en préservant les équilibres environnementaux et maritimes, conformément à la loi sur le littoral. Cette approche vise à garantir la justice territoriale et la convergence des programmes avec les autres secteurs gouvernementaux.








