Selon le chef du PPS, parti de l'opposition, «sans la presse, il n’y a pas de démocratie, et sans la démocratie, il n’y a pas de presse». Le chef du PPS a évoqué, sur un ton convaincu, l'époque où la politique, la presse et les intérêts du pays faisaient bon ménage au Maroc.
Entouré de plusieurs professionnels de la presse, de journalistes et de représentants des médias, Nabil Benabdallah s’est exprimé à ce propos hier, jeudi 28 avril 2022, au cours d’un débat organisé au siège de son parti à Rabat, sous le thème de «La presse et la démocratie».
«Dans les pires moments de notre histoire (contemporaine), les acteurs politiques, les créateurs, les intellectuels, les penseurs, les journalistes agissaient, malgré les difficultés, pour un idéal», a-t-il affirmé. Il a également rappelé que lors des moments joyeux (après l’indépendance), ces mêmes acteurs ont partagé leurs idéaux et aspirations et «on a noté dès lors le développement aussi bien de la démocratie que de la presse».
Pour Nabil Benabdallah, «des acquis essentiels dans ces secteurs ont été confirmés durant les années 2000» mais selon lui, «aujourd’hui, nous nous trouvons dans un environnement imprécis, à tel point qu’on constate une confrontation entre les espaces médiatiques et politiques».
«Nous nous interrogeons sur les effets du pouvoir de l’argent sur la presse et sur la politique», a déclaré l’ancien ministre de la Communication, qui a aussi critiqué l’insuffisance de communication dont ferait preuve le gouvernement actuel. «Un vrai exécutif entretient de bonnes relations avec la presse, est ouvert, explique et agit. «Or, jusqu’à présent nous n’avons rien vu de tout cela», a conclu Nabil Benabdallah.
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Lors de cette rencontre un professionnel des médias, Mostapha Mellouk, a estimé «que l’appellation de 4e pouvoir au sujet de la presse est véridique dans le sens où celle-ci devrait «jouer un rôle dans la construction de la démocratie et le développement du pays». Selon lui, «les pas réalisés dans ce domaine sont énormes, mais nous avons besoin de médias forts, même s’il faut une mise à niveau, un soutien étatique, et des investissements». D’après Mostapha Mellouk, «il faut préserver notre souveraineté dans le domaine médiatique».
Pour sa part, le président du Syndicat nationale de la presse marocaine (SNPM), Abdallah Bekkali a aborder le danger qui guette et la presse et la construction de la démocratie. «Aujourd’hui nous sommes devant des mutations dangereuses et profondes car certaines productions et écrits journalistiques peuvent être dangereux pour la démocratie», a-t-il mis en garde, faisant allusion aux attaques à la vie privée des gens, aux fake news, à la diffamation, etc. Selon lui, «le débat doit s’attaquer dès maintenant sur la façon de mettre fin à ces écrits et à ces dérapages qui nuisent à la construction de la démocratie».