Mustapha Ramid viole la loi et sème la zizanie au Parlement

Mustapha Ramid, ministre d'État chargé des droits de l'Homme.

Mustapha Ramid, ministre d'État chargé des droits de l'Homme. . DR

Revue de presseKiosque360. Mustapha Ramid a été, lundi, derrière une scène rocambolesque sous la coupole où il a juré par Allah qu'il quitterait le Parlement et le gouvernent si on ne lui donnait pas la parole. Les députés ont finalement accepté de violer leur règlement intérieur pour lui éviter le parjure...

Le 24/12/2019 à 22h41

Alors que les parlementaires attendaient, ce lundi 23 décembre, l’arrivée sous la coupole de certains ministres du gouvernement El Othmani en vue d’assister à une séance de questions orales, ce fut à un «cirque», selon l’expression du quotidien Assabah du 25 décembre, qu’ils ont eu finalement droit. Et le «clown» qui a animé ce numéro n’est autre que le ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme et des relations avec le Parlement, Mustapha Ramid.

Ainsi, selon le déroulé de cette séance rapporté par Al Ahdath Al Maghribia, c’est l’absence de certains membres du gouvernement qui n’ont pas daigné venir répondre aux questions orales, programmées pour ce lundi 23 décembre, qui a mis le feu aux poudres. A l’unisson, tous les chefs de groupes parlementaires, de la majorité et de l’opposition, ont vivement critiqué le «boycott du Parlement par les ministres». A leur tour, ils ont menacé de ne plus assister aux séances plénières du parlement si l’absentéisme «manifeste et hautain» des membres du gouvernement continuait à ce rythme.

Alors que Ramid tentait de prendre la parole pour défendre et expliquer la position du gouvernement, la présidente de la séance, Hayat Al Machfou (PAM), soutenue par les présidents des groupes parlementaires, lui a opposé un refus catégorique. Car, en vertu de l’ordre du jour de la séance, le règlement intérieur du Parlement lui interdit de s’exprimer en la circonstance.

C’est alors que, selon le quotidien Al Akhbar, le ministre PJDiste a perdu son sang-froid pour se mettre à vociférer, «jurant par Allah que, si on ne lui accordait pas la parole, il quitterait le Parlement et démissionnerait du gouvernement». Pour débloquer la situation, à travers une solution qui consiste à choisir entre violer le règlement intérieur du Parlement ou donner la parole à Ramid, il a fallu une réunion marathon qui a regroupé le ministre et les chefs des groupes parlementaires dans le bureau de Habib El Malki, président de la Chambre des députés. Une heure et demie plus tard, tout ce beau monde est sorti avec un accord en vertu duquel il serait sage et religieusement correct d'éviter le parjure au ministre islamiste en lui donner la parole, quitte à violer la loi.

Selon Assabah, seul finalement le député Rachid Hamouni, membre du groupe parlementaire du PPS a refusé de cautionner cette violation de la loi, et quitté l’hémicycle au moment de la prise de parole par Mustapha Ramid.

 

Par Mohamed Deychillaoui
Le 24/12/2019 à 22h41