Ancien condisciple de Driss Basri, il joue aujourd'hui la carte du "droit-de-l’hommisme". C’est, en grande partie, la phrase par laquelle on peut résumer le parcours de Mohammed Ziane, le patron du Parti Marocain Libéral (PML).
Dans "Une Vie Marocaine 1963-2013", paru aux éditions La Porte, livre du célèbre constitutionnaliste Michel Rousset, on peut en apprendre un peu plus sur Me Ziane et la façon dont il se soumettait aux moindres volontés de l'omnipotent ex-ministre de l'Intérieur, à un moment où il avait commencé sa carrière politique ainsi que celle d'avocat.
"Personnage haut en couleur, Me Ziane s’était risqué à déclarer à un journal que le Ministre Basri était "roublard", le terme de roublard signifiant habile et peut-être plus sûrement rusé. Il n’y a là rien d’injurieux, même si rusé est un adjectif moins flatteur qu’habile!», écrit Michel Rousset.
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Voilà pour l’anecdote, mais c'est surtout quelques lignes plus loin que l'on en apprend un peu plus sur la personnalité de Me Ziane.
«Quoi qu’il en soit le ministre (Basri, Ndlr) le prit mal et quelque temps plus tard, dans son salon où Ziane avait été convié, le ministre le prit à partie devant tout le monde, ce qu’il faisait de façon habituelle, en lui demandant la raison de ce propos, après lui avoir reproché de ne pas bien connaître le français, ce qui, soit dit en passant, était faux; je puis en témoigner, car je connais Me Ziane depuis l’époque où il était étudiant à la Faculté de droit à peu près en même temps que Driss», lit-on dans cette biographie de Michel Rousset.
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"Devant l’attaque, Ziane fut un peu désarçonné; puis il se reprit et répondit sur le ton du naïf étonné d’une telle question: "un roublard c’est celui qui aime les roubles". L’assistance apprécia la réponse et, comme on dit, riait sous cape… Mais je crois que le ministre ne fut pas de cet avis!", lit-on encore dans "Une Vie Marocaine 1963-2013".
Me Ziane avait-il appelé à l’époque à dissoudre le ministère de l’Intérieur, ou à renvoyer Driss Basri? Il n'aurait jamais osé une telle déclaration qui sonnerait pour lui la fin des haricots. Décidément, les langues se délient avec le temps apportant leur lot de propositions aussi stupides qu'aberrantes comme l'appel de l'inénarrable Ziane d'aujourd'hui à dissoudre les services de renseignement, comme s'il était en mesure de veiller sur la sécurité des Marocains et de leur pays.