Migration: comment Alger utilise la détresse des Subsahariens pour tenter de créer une crise entre Rabat et Madrid

Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, triste symbole d'une hostilité anti-marocaine gratuite.

Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, triste symbole d'une hostilité anti-marocaine gratuite. . dr

Pas moins de 34 nouveaux migrants subsahariens sont entrés au Maroc, via la frontière Ouest de l'Algérie. Un nouveau bataillon qu'Alger a laissé délibérément pénétrer, pariant misérablement sur une "crise" entre, d'un côté, Rabat et Madrid, et d'un autre, entre Rabat et les pays subsahariens.

Le 16/03/2017 à 16h02

Originaires du Mali, de la Côte d'Ivoire, de Guinée et du Cameroun, "ces réfugiés qui voulaient rejoindre les enclaves espagnoles ont été arrêtés dans les rues d'Oujda, à l'Est du Maroc, et conduits au commissariat avant d'être emmenés et abandonnés à la frontière avec l'Algérie", rapporte un site d'information algérien, citant des médias français.

Rien que cela? Notre confrère en rajoute une louche en relayant des "témoignages" diffusés par une chaîne de télévision française habituée à ne voir que "la moitié vide du verre" quand il s'agit de parler du Maroc. «La police marocaine nous a jetés ici sans aucune explication. Nous nous trouvons dans un champ situé entre les postes-frontières des deux pays. En face de nous, il y a une tranchée puis, à quelques dizaines de mètres, les baraquements des militaires algériens», aurait affirmé l'un des "réfugiés" au micro de la petite lucarne française, citée "avec intérêt" par notre confrère algérien.

Mais ce que le confrère algérien a "soigneusement" omis de dire, c'est que ces "réfugiés" sont entrés au Maroc via la frontière Ouest de son pays, sans qu'il soit inquiété le moindre du monde par les garde-frontières algériens. Il aurait pu se demander honnêtement pourquoi la frontière terrestre de son pays devient une passoire dès qu'il s'agit de laisser filtrer vers le Maroc des subsahariens, et pourquoi Alger ne fait rien pour les garder sur son sol, comme elle le fait d'ailleurs, depuis plus de quarante ans, pour le soi-disant "peuple sahraoui"! Pourquoi notre confrère verse-t-il des larmes crocodilesques sur la "misère" de ces pauvres hères, du moment que ces derniers sont chassés comme des "pestiférés" par les autorités de son pays? Est-il encore besoin de rappeler cette brutale "chasse à l'homme noir" menée manu militari, fin novembre, au moment même où Alger accueillait les hommes et femmes d'affaires africains pour son "Forum d'affaires et d'investissement"?

Mais passons, car il y a plus grave. Alger, en ouvrant grand l'accès de sa frontière commune avec le Maroc, devant les migrants subsahariens, veut accentuer la pression sur la clôture séparant les villes marocaines occupées de Sebta et Mellila et le Nord du royaume, à la faveur de nouveaux assauts subsahariens contre cette même clôture. Pas besoin d'être un expert en questions migratoires pour comprendre que le but recherché par Alger est de tenter de créer une "crise" entre Rabat et Madrid, voire entre Rabat et les pays subsahariens amis.

Venant d'Alger qui semble faire de l"'hostilité anti-marocaine" le principal sujet de sa politique extérieure, cela ne devrait pas étonner. Mais ce qui devrait étonner, est qu'Alger, sur la question précisément de l'immigration, est très mal placée pour faire la leçon à un pays qui a cultivé, au fil des siècles, la réputation d'être une terre d'accueil et de vivre-ensemble. Est-ce un hasard si le Maroc a régularisé des milliers de sans-papiers, en provenance de pays subsahariens frères, à l'opposé de l'Algérie où ils sont traités par-dessus jambe! Si le chameau pouvait voir sa bosse, il en tomberait en effet de honte!

Par Ziad Alami
Le 16/03/2017 à 16h02