Un nouveau scandale éclabousse le ministère de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle. Ce scandale, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, engage la responsabilité juridique, professionnelle et morale du ministre PJDiste Mohamed Yatim. Il s'agit, en l'occurrence, de l’affaire des actes de mauvais traitements, de harcèlement, d’agressions sexuelles et de viols dont ont été victimes, dernièrement, certaines travailleuses marocaines dans des exploitations agricoles espagnoles.
Selon le quotidien Al Akhbar, qui se penche sur cette affaire dans son édition de ce jeudi 21 juin, le ministre de la Lampe, qui a été mis sur la sellette par des députés au Parlement, a avoué que douze cas avaient été recensés par les services compétents espagnols et affirmé que l’enquête suivait toujours son cours, après l’audition de 800 femmes marocaines. S’exprimant devant la Commission des secteurs sociaux à la première Chambre de l’Hémicycle, le ministre a tenté de minimiser la gravité des faits en déclarant que «les actes dont auraient êté victimes des travailleuses marocaines restent très isolés». Et de préciser que les auteurs des douze cas enregistrés sont au nombre de sept (quatre Marocains et trois Espagnols). Deux mis en cause ont été arrêtés puis relâchés, en attendant l’approfondissement de l’enquête et l’achèvement de la procédure judicaire, a-t-il ajouté.
Les députés, dont la réaction a été très virulente, ont engagé la responsabilité du ministre dans cette affaire. Ils ont soulevé «les conditions sociales défavorables de ces ouvrières acculées à aller travailler, dans des conditions difficiles, dans des exploitations espagnoles sans aucune protection sociale, étant donné que les jours fériés ne sont pas rémunérés et que leur régime de retraite n’est pas réglementé». De plus, ces ouvrières n’ont pas droit à une représentation syndicale pour défendre leurs droits, ont encore déploré les députés. A ce propos, la députée USFPéiste, Ibtissam Merrass, a vivement critiqué la politique du ministre, faisant remarquer que «les actes dont ont été victimes ces travailleuses marocaines ne se limitent pas aux agressions sexuelles, mauvais traitements et viols, mais pourraient être qualifiés de traite des êtres humains et de formes de discrimination à l’égard de la femme». Sur un ton très critique, la députée s’est adressée au ministre en lui demandant «comment il avait pu accepter ces conditions injustes envers la femme marocaine et envoyer ces travailleuses dans un autre pays, en les laissant livrées à elles-mêmes sans encadrement et sans accompagnement, sachant que plusieurs d’entre elles se retrouvent pour la première fois en sol étranger, dans l'ignorance de la langue, des lois, de leurs droits, de la nature du travail ainsi que du nombre d’heures qu'elles auront à accomplir». Face à ces accusations, le ministre a répliqué en assurant que son département et d’autres instances gouvernementales marocaines et espagnoles suivaient de près cette affaire.