Le Maroc et l’Union européenne seraient sur le point de conclure un nouvel accord portant sur la question de l’immigration, suite à des négociations entre les deux parties autour de ce dossier sensible, où s’entrecroisent des volets politiques, économiques et sociétaux.
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 19 décembre, «le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Étranger, Nasser Bourita, a eu, mardi, un entretien téléphonique avec la Commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica».
A l’issue de cet entretien, relaie le quotidien, Dubravka Suica a qualifié le Royaume du Maroc de «partenaire-clé et fiable de l’Union européenne (UE) dans la région méditerranéenne et au-delà dans le continent africain».
Al Ahdath Al Maghribia ajoute que la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, avait affirmé que l’UE pouvait «compter sur le Maroc pour renforcer nos relations de longue date et relever les défis ensemble», à l’issue d’une série d’entretiens téléphoniques au cours de la semaine dernière avec Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine.
Ces déclarations interviennent pour confirmer les dernières révélations du quotidien britannique Financial Times, qui avait indiqué que «l’Union européenne [était] sur le point de conclure des accords de plusieurs milliards d’euros avec le Maroc, afin de renforcer la coopération pour limiter les flux migratoires vers les pays membres de l’Union européenne».
Par la conclusion de ces accords, souligne Al Ahdath Al Maghribia, «Bruxelles serait convaincue de l’approche marocaine, qui prend en compte les dimensions sociales et le volet de développement».
Le quotidien rappelle les dernières déclarations du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, à ce propos: «la politique migratoire définie par Sa Majesté le Roi Mohammed VI est fondée sur la responsabilité partagée, le combat contre les stéréotypes et la mobilisation contre les réseaux de trafic d’êtres humains», le chef de la diplomatie marocaine ayant aussi affirmé que «le Royaume du Maroc n’avait pas de leçons à recevoir, et assumait pleinement ses responsabilités en matière de lutte contre l’immigration clandestine».
Lors d’un point de presse à l’issue de ses entretiens avec le président du gouvernement régional des îles Canaries, Fernando Clavijo, le ministre marocain des Affaires étrangères avait indiqué que le Royaume «luttait pleinement contre ce phénomène, faisant observer que cette lutte requiert une approche multidimensionnelle, qui inclut l’ensemble des éléments favorisant un tel fléau», et ajoutant que «la question migratoire est une responsabilité commune entre les pays d’origine, de passage et de destination».
Évoquant l’ampleur médiatique de la question migratoire, le chef de la diplomatie marocaine a rappelé que celle-ci occupe «une grande partie de l’agenda politique intérieur dans certains pays européens», qui l’ont même érigée «en fonds de commerce populiste», avec un «discours alarmiste et suscitant la peur».
Selon le chef de la diplomatie marocaine, le Royaume du Maroc «a, dans le cadre de la politique migratoire annoncée par Sa Majesté le Roi en 2013, autorisé l’installation dans le Royaume de 60.000 migrants».
Sur un autre registre, le ministre marocain a souligné que le Royaume «était disposé à rapatrier tout migrant clandestin, à condition qu’il soit Marocain, et qu’il ait pris son départ depuis le territoire marocain», tout en se demandant si «l’autre partie était disposée à faire de même».