La délégation marocaine comprend le directeur général de la Bourse de Casablanca, Tarik Senhaji, le directeur des opérations financières et des marchés à l’AMMC, Nasser Seddiqi, le directeur général de la Banque centrale populaire (BCP), Kamal Mokdad, le directeur général de CFG Bank, Younes Benjelloun et le président-directeur général de Maroclear, Mounir Razki.
La délégation comprend également la directrice développement à la Bourse de Casablanca, Zineb Guennouni, le directeur des opérations marchés, Ahmed Arharbi, ainsi que Siham Talbioui et Lahcen Danoun, représentant respectivement Bank Al-Maghrib et le ministère de l’Économie et des Finances.
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Dans son intervention à cette occasion, l’ambassadeur du Maroc au États-Unis, Youssef Amrani, a mis en avant la solidité des relations multidimensionnelles unissant les deux pays, ainsi que la dynamique de coopération en cours à travers l’ensemble de l’écosystème des marchés des capitaux marocains et américains.
Le diplomate a aussi fait remarquer que Rabat et Washington ont franchi un nouveau pas dans le raffermissement de leurs relations en signant, en 2004, un accord de libre-échange (ALE) avant de procéder à son implémentation en 2006, notant que le Royaume est le seul pays africain et le deuxième dans le monde arabe lié avec les États-Unis par un tel accord.
Grâce à cet accord, les États-Unis sont désormais le troisième partenaire commercial du Maroc, alors que le Royaume est le 4ème partenaire commercial des États-Unis en Afrique, a signalé M. Amrani, ajoutant qu’à la faveur de cet accord, le Maroc a connu une augmentation substantielle des investissements américains.
L’année dernière, ces investissements représentaient plus de 30% du total des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc, faisant des États-Unis le premier investisseur dans le Royaume, alors que les échanges commerciaux ont connu une augmentation considérable, atteignant une valeur de 5 milliards de dollars en 2023, contre seulement 925 millions en 2005, une année avant l’entrée en vigueur de l’ALE.
Mise en avant de l’initiative atlantique
L’ambassadeur a aussi fait observer que l’Afrique s’impose progressivement comme un «nouveau moteur» de la croissance et se dirige vers l’établissement d’une zone de libre-échange continentale, qui «offre indéniablement un vaste potentiel» aux entreprises américaines. «Avec la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), et de plus de 50 accords semblables, le Maroc s’impose comme une plaque tournante offrant l’accès à un marché de 2,5 milliards de personnes», a-t-il précisé.
Youssef Amrani a aussi évoqué l’initiative lancée par le roi Mohammed VI visant à améliorer l’accès des pays africains à l’océan Atlantique.«Cette initiative stratégique vise à alléger les goulots d’étranglement économiques de la région en facilitant la connectivité, en mettant les infrastructures routières, portuaires et ferroviaires du Royaume à la disposition des pays du Sahel pour renforcer leur participation au commerce international, y compris avec les États-Unis», a-t-il expliqué.
Plus récemment, le Maroc a franchi une nouvelle phase de développement, en mettant le cap sur l’inclusion financière, l’entrepreneuriat numérique et l’accès aux infrastructures et services numériques afin de soutenir la création d’emplois, notamment en faveur des femmes et des jeunes, a-t-il enchaîné.
L’ambassadeur marocain a, de même, fait savoir que le lancement du marché marocain des produits dérivés à la Bourse de Casablanca viendra compléter une dynamique de réformes structurelles des marchés de capitaux dans le Royaume.
Partenariat entre la Bourse de Casablanca et Wall Street
Relevant l’importance de la place casablancaise en tant qu’institution vitale qui «façonne le destin financier du Maroc et joue un rôle central en reliant les investisseurs aux opportunités et les entreprises aux capitaux», M. Amrani a plaidé pour un partenariat renforcé entre la Bourse de Casablanca et Wall Street.
Ce partenariat «pourrait véritablement changer la donne, en contribuant non seulement à approfondir la coopération entre les États-Unis et le Maroc dans le secteur des marchés financiers, mais également à renforcer notre alliance stratégique plus large en Afrique et au Moyen-Orient», a conclu l’ambassadeur.
De son côté, le directeur de la Bourse de Casablanca a indiqué que cette mission vise à rapprocher le marché et les investisseurs américains des opportunités qu’offrent la place financière casablancaise et le marché marocain.
Il s’agit aussi d’examiner de manière plus précise un échange de compétences, concernant le lancement des marchés dérivés sur lequel le Maroc s’est engagé de manière volontaire et qu’il va mener à terme cette année, a précisé Tarik Senhaji.
De l’importance d’un échange de compétence
Il a noté que la mission d’aujourd’hui revêt un caractère particulier puisqu’elle étudie les perspectives de coopération avec des infrastructures financières de premier plan à New York, «temple de la finance mondiale», citant à ce propos le New York Stock Exchange (NYSE), le Nasdaq et l’International Continental Exchange.
Cette mission «est une opportunité pour nous et les opérateurs qui nous accompagnent», notamment les régulateurs, les banques et les sociétés de bourse, pour nouer des partenariats avec les homologues américains, a-t-il poursuivi. Et de conclure que les bourses de valeurs s’acquittent d’un rôle prépondérant comme sources de financement, mais aussi en tant qu’outil de promotion important pour les pays.