Il est beau, jeune, sénateur de Floride, fervent républicain et il est bien parti pour occuper la fonction la plus convoitée et la plus en vue de la future administration Trump. Lui, c’est Marco Rubio, 53 ans, et le président élu Donald Trump envisage sérieusement de le nommer comme le futur chef de la diplomatie américaine. C’est ce que rapporte le New York Times, dont les prévisions font loi aux Etats-Unis, précisant que Rubio avait même, un temps, été pressenti au poste de colistier de Trump, et son vice-président, avant que le président élu ne choisisse finalement J.D. Vance. La semaine dernière sur la chaîne CNN, le sénateur d’origine cubaine, vice-président de la Commission du renseignement du Sénat, avait déclaré qu’il était «toujours intéressé à servir ce pays». Sauf retournement de dernière minute, ce sera donc lui.
Pour le régime d’Alger, ce sera un drame. Et pour cause, Marco Rubio est tout simplement la bête noire du régime d’Alger aux États-Unis. Pas plus tard qu’en 2022, il a appelé le Département d’État américain à prendre des sanctions contre la junte au pouvoir, qui se goinfrait d’armes russes au moment où la Russie envahissait l’Ukraine. Dans une lettre adressée le 14 septembre 2022 au secrétaire d’État Antony Blinken, il avait pointé du doigt le voisin de l’Est comme étant «un des principaux acheteurs mondiaux d’équipements militaires de la Fédération de Russie».
Le républicain s’était alors appuyé sur le Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act (P.L.115-44), une loi qui autorise la prise de sanctions à l’encontre de toute partie qui «s’engage sciemment dans une transaction importante avec une personne qui fait partie des secteurs de la défense ou du renseignement du gouvernement de la Fédération de Russie, ou qui opère pour ou au nom de ces secteurs».
Preuve de l’influence de Marco Rubio, et dans la foulée de sa missive, 27 députés aussi bien républicains que démocrates ont adressé le 29 septembre de la même année une autre lettre au secrétaire d’État Antony Blinken dans laquelle ils interpellaient l’administration de leur pays, et appelaient à l’instauration de sanctions contre le régime algérien. En cause, là encore: le fait que Moscou soit aujourd’hui le plus grand fournisseur d’armes d’Alger. La même année 2022, l’Algérie avait acheté pour 7 milliards de dollars d’armements russes.
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Le tandem Trump-Rubio risque de donner des sueurs bien froides au régime d’Alger, en perte totale de vitesse sur le plan diplomatique et désormais totalement isolé sur la scène internationale, même le «grand frère» russe prenant de larges distances. Si l’hostilité de Marco Rubio aux manœuvres algériennes n’est plus à démontrer, le président Trump, lui, n’a à aucun moment fait cas, ne serait-ce que de l’existence du voisin. Mieux, et d’aucuns s’en souviennent, il a été le premier chef d’Etat d’une puissance mondiale, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU où il est au demeurant le penholder dans l’affaire du Sahara, a reconnaitre clairement, définitivement et irrévocablement la marocanité du Sahara. Nous sommes (déjà!) le 10 décembre 2020.
Quelques semaines plus tard, et alors ambassadeur des États-Unis au Maroc, David T. Fischer s’est rendu à Dakhla dans le cadre de ce qui a été immortalisé comme la toute première visite officielle d’un chef de mission diplomatique américaine à Rabat dans les provinces du Sud. On notera qu’aujourd’hui encore, David T. Fischer ne cesse de défendre la marocanité du Sahara et les intérêts du Royaume. À l’occasion de la tenue du Sommet de Davos de janvier 2023, David T. Fischer a appelé à investir au Maroc. Sur son compte Twitter, il a affirmé que «le Maroc est la porte d’entrée du commerce dans cette partie du monde (Afrique, ndlr). Avec ses ports et ses accords de libre-échange à travers l’Afrique et l’UE, le Maroc peut être et sera le faiseur de deals».
Comme on retiendra que même avec l’arrivée au pouvoir de l’administration démocrate de Joe Biden, la position américaine n’a pas changé d’un iota et l’appui à la pleine souveraineté du Royaume sur l’ensemble de son territoire, y compris sud, s’est même consolidé.
Last but not the least: hier lundi, le président élu a annoncé la nomination d’Elise Stefanik, représentante républicaine de New York, comme ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies. Très proche de Donald Trump, «combattante incroyablement forte, tenace et intelligente» d’après les mots du président, Elise Stefanik, 39 ans, n’est pas du genre à supporter les bavardages et autres états d’âme émanant d’une sénile gérontocratie. Reste à savoir par quel type de gesticulations, cacas nerveux et autres «sanctions» le régime d’Alger va encore réagir. Une chose est certaine: on va bien s’amuser.