«La Mauritanie ne peut pas rester confinée dans une posture de spectateur concernant le conflit du Sahara». "Nous voulons que ce conflit soit résolu le plus rapidement possible, car le temps est venu de trouver une solution juste et durable, acceptable pour toutes les parties». «Ce conflit (autour du Sahara: Ndlr) a causé d'énormes souffrances aux peuples de la région et a entraîné le dysfonctionnement de l'Union du Maghreb».
Ce sont là les propos du MAE mauritanien, Ismaïl Ahmed Ould Cheïkh Ahmed, recueillis lors de son intervention, hier jeudi 7 novembre, à l’issue du conseil de gouvernement hebdomadaire tenu à Nouakchott. Et le moins que l’on puisse dire, est que ces propos vont dans le sens de l’appel lancé par le Roi Mohammed VI, dans son discours commémoratif du 44ème anniversaire de la Marche verte, mercredi 6 novembre, à l’intention des nouveaux dirigeants maghrébins, invités à sortir de «l’immobilisme» chronique au sujet du conflit artificiel créé autour du Sahara, pour redynamiser la construction maghrébine qui est appelée des voeux et hautes luttes des peuples de la région.
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Cet appel royal résolument tourné vers l’avenir, n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Nouakchott a saisi cette occasion pour marquer sa disposition pleine et entière à s’inscrire dans cette nouvelle dynamique constructive voulue par le Roi, en affirmant ne pas vouloir rester «confinée dans son fauteuil de spectateur» face au statu quo mortifère entretenu par la partie adverse, aux dépens de l’Union du Maghreb arabe uni, dont la genèse, faut-il le préciser encore une fois, a été scellée le 17 février 1989, à Marrakech.
«Les espoirs et les attentes sont énormes ; les défis sont nombreux et complexes», avait indiqué le Roi, avant d'égrener le chapelet des attentes. «Nos partenaires, Européens en particulier, ont besoin d’un associé efficace». «Nos frères d’Afrique subsaharienne attendent que nos pays contribuent à réaliser les programmes et à relever les défis majeurs dans le continent». «Nos frères arabes désirent voir le Grand Maghreb s’associer à l’édification d’un nouvel ordre arabe».
Mais voilà, «certains n'en mesurent pas l’importance». Le régime algérien se reconnaîtra sûrement dans cette posture fâcheuse qui dénote une inconscience aussi pathétique que grave de l’enjeu majeur que devrait constituer l’édification maghrébine, lui qui continue d’en bloquer la dynamique de relance en conditionnant son déverrouillage à l’impossible avènement d’une entité contre nature, de surcroît non viable, et dépourvue de tous les attributs d’ «État» tels qu’ils sont universellement connus et reconnus.
«Un nombre sans cesse croissant de pays (pour être plus précis 163 à ce jour) ne reconnaissent pas l’entité fictive de la Rasd», avait souligné le Souverain, qui a été on ne peut plus ferme et clair en affirmant que la souveraineté du Maroc sur le Sahara n’est pas négociable; et que l’Initiative pour l’octroi d’un statut d’autonomie, présentée par le Maroc le 11 avril 2007, et qui a été à la base du lancement du processus de Mahasset, demeure la seule alternative crédible et sérieuse, réaliste et réalisable, au faux conflit plus que quarantenaire créé autour du Sahara marocain.
Mais passons, car si l’appel sage et perspicace du Souverain trouve écho chez le voisin mauritanien, cela ne semble pas être le cas chez le front séparatiste du polisario, pas plus d’ailleurs que chez son mentor algérien.
Passons sur la réaction délirante du «secrétariat national du polisario», le FP n'ayant eu de cesse de botter à côté de ses brodequins usés. Il semble que la direction de Rabouni n’a pas du tout apprécié la sortie du MAE mauritanien. C’est ce qui ressort en tout cas de cette cabale médiatique qu’il orchestre depuis hier contre le chef de la diplomatie mauritanienne, l’accusant sans autre forme de procès de faire sienne la position de Rabat concernant le différend saharien. «Déclaration déséquilibrée», maugrée ainsi ce site séparatiste basé à Madrid, qui s’en va fouiller dans les propos du MAE mauritanien des termes qui iraient dans le sens d’une supposée «partialité» mauritanienne dans le conflit. «Lors de sa conférence de presse tenue aujourd'hui à Nouakchott, le chef de la diplomatie mauritanienne utilise la langue marocaine, il a parfois utilisé l'expression "Sahara occidental" et parfois seulement l'expression «Sahara»», s'affole-t-il. «Ould Cheikh Ahmed a déclaré que le problème devait être résolu définitivement sans adopter un plan de solution respectant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ou mettant l'accent sur la légitimité internationale, dans une claire neutralité négative qui ne profite qu'à la position de Rabat dans le conflit», s'alarme-t-il encore. Une «partialité» que justifierait, selon la jugeote (fêlée) des séparatistes, le fait que «Rabat possède une ambassade en Mauritanie en l'absence de son homologue, la République sahraouie».
Une "république" qui, évidemment, n'est que pure fabulation sortie droit de l'imagination déjantée du front des chimères, pour ne pas parler de son sponsor officiel algérien, aujourd'hui au bord de la faillite.