Ce mardi 20 janvier, dans une allocation où il exprimait ses vœux à la presse deux semaines après les événements meurtriers qui ont endeuillé Paris, Manuel Valls a regretté la réalité française de l’«apartheid territorial, social, ethnique», «les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps et dont on parle uniquement par intermittence». Se penchant sur «les maux qui rongent (le) pays», Manuel Valls a dénoncé «la relégation périurbaine, les ghettos», «la misère sociale» à laquelle viennent s’ajouter «les discriminations quotidiennes parce que l'on n'a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l'on est une femme». Et d’ajouter: «Nous devons combattre chaque jour ce sentiment terrible qu'il y aurait des citoyens de seconde zone ou des voix qui compteraient plus que d'autres. Ou des voix qui compteraient moins que d'autres.»C’est ainsi à la crise de la citoyenneté que vit la France depuis longtemps que Manuel Valls a appelé à faire face en menant une véritable réflexion et en agissant, surtout, pour combattre les inégalités: «La citoyenneté -ne parlons pas d'intégration, oublions les mots qui ne veulent plus rien dire- (…) a besoin d’être refondée, renforcée, relégitimée».
«Des mots forts», il en conviendra lui-même devant les journalistes: «Mais il faut dire les choses clairement pour être entendu. Ces questions, on ne les découvre pas, on les connaît. Dans les quartiers, ce n'est pas qu'un problème de rénovation urbaine. Beaucoup de choses ont déjà été faites avec l'Agence nationale pour la rénovation urbaine mais il faut aussi poser la question de la mixité urbaine. Si vous ne changez pas les populations vous risquez de créer des ghettos», soulignera-t-il.




