Lutte antiterroriste: le BCIJ a encore frappé à Tétouan

Un élément des forces d'intervention du Bureau central d'investigations judiciaires, au quartier général du BCIJ à Salé.

Un élément des forces d'intervention du Bureau central d'investigations judiciaires, au quartier général du BCIJ à Salé. . DR

Revue de presseKiosqueLe360. Les éléments du BCIJ ont réussi à mettre hors état de nuire une cellule terroriste à Tétouan dont les éléments planifiaient de commettre des attentats. Les cinq individus arrêtés avaient des liens avec l’organisation terroriste Daesh et adhéraient à ses discours extrémistes.

Le 18/06/2019 à 21h22

Le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) poursuit son enquête sur cinq individus arrêtés à Tétouan dans les premières heures de la matinée de mardi. Les suspects, âgés entre 23 et 33 ans, se sont constitués en cellule terroriste ayant des liens avec l’organisation dite d’Etat islamique (Daesh) en Irak et en Syrie. Leur arrestation a été opérée suite à des informations précises fournies par la DGST sur leurs mouvements suspects et leurs activités sur internet. Les fins limiers de ces services ont pu cumuler les preuves de leurs liens avec les combattants sur la scène syro-irakienne. Les membres de cette cellule cherchaient à profiter de leur expérience criminelle et à importer leurs visées destructrices au Maroc. Selon des sources concordantes, cette opération a été menée, d’une façon concomitante, par les éléments du BCIJ dans plusieurs quartiers de Tétouan.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 19 juin, que les prévenus ont été interpellés chez eux dans les quartiers Bossafor, Mellalline et Touta avant d’être conduits au siège du district de la police de Tétouan. Après avoir effectué les procédures préliminaires, les enquêteurs ont transféré les accusés vers Salé où se trouve le siège du BCIJ. Cette opération a permis de saisir chez les mis en cause des appareils électroniques, des armes blanches ainsi qu’un uniforme militaire. Un communiqué du BCIJ a confirmé le démantèlement de cette cellule dont les membres ont prêté allégeance au prétendu «émir» tout en adhérant à la propagande de cette organisation terroriste et ses discours extrémistes.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia a traité ce même sujet dans son édition du mercredi 19 juin en donnant plus d’informations sur les cinq membres de la cellule terroriste démantelée. Ces derniers ont un niveau d’études très limité, exercent différents petits métiers ou s’adonnent à la contrebande. Mais ils se sont habitués à l’utilisation d’Internet, un moyen par lequel ils ont été embrigadés et enrôlés par Daech. Il faut rappeler que les réseaux extrémistes étaient très actifs à Tétouan à l’époque où le groupe terroriste d’Al Baghdadi sévissait sur la scène syro-irakienne.

Mais depuis deux ans le nombre des adeptes de Daech a énormément baissé grâce aux opérations de sape effectués par le BCIJ avec la précieuse aide de la DGSN. C’est ainsi qu’entre 2012 et 2017 des dizaines de personnes originaires de la région ont rejoint l’organisation terroriste, dont certains sont devenus dirigeants comme le tristement célèbre «coupeur de tète» natif de Fnideq. Selon certaines estimations, près de 350 personnes ont quitté la région vers les zones de combat dont des familles entières. Mais la plupart d’entre eux ont été tués dans divers combats, d’autres sont toujours retenus sur place après la défaite de Daech.

Outre les opérations de démantèlement des cellules terroristes par le BCIJ, la police marocaine a coordonné avec son homologue espagnole pour mettre hors d’état de nuire plusieurs réseaux terroristes dans la ville occupée de Sebta et Fnideq. Plusieurs sources ont en effet confirmé que cette région était un espace ou s’activaient nombreux «émirs de sang» ayant des liens avec le trafic des stupéfiants. Un commerce illicite qui leur a permis de financer plusieurs voyages en Syrie et en Irak pour les extrémistes qui cherchaient à rejoindre Daech.

Par Hassan Benadad
Le 18/06/2019 à 21h22