Les combattants de Daech, qui sont de retour au Maroc, représentent une vraie menace pour la sécurité du royaume. C’est ce qui ressort d’un entretien accordé à l’AFP par Abdelhak Khiame, patron du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ, relevant de la DGST), entretien dont de larges extraits sont repris par Al Ahdath Al Maghribiya dans son édition de ce lundi 7 mai.
Selon le boss du BCIJ, les «revenants» constituent une réelle menace pour la sécurité du pays. Il en recense près de 200 et affirme que les nouvelles législations du royaume, en matière de lutte antiterroriste, permettent d’interpeller et d’interroger toute personne ayant rejoint les zones de conflit ou même ayant essayé de s'y rendre. Abdelhak Khiame ajoute que la nouvelle législation prévoit des peines de prison allant de 10 à 15 ans pour cette catégorie de personnes.
Par ailleurs, concernant la contribution du Maroc à la lutte antiterroriste dans le monde et, surtout, chez nos voisins européens, il révèle que les services de renseignement ont permis d’éviter des attentats sanglants dans plusieurs pays, notamment en France, en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en Angleterre, au Danemark et en Italie.
Le patron du BCIJ admet toutefois qu’il y a eu des failles dans la coopération avec les alliés du Maroc. Le journal cite, à titre d'exemple, l’attentat de Carcassonne, commis par un binational (Franco-marocain).A l’époque, les autorités françaises n’avaient pas fourni assez d’éléments à leurs homologues marocains, sachant que l’individu en question était pisté par les services de sécurité de l’Hexagone.
Pour finir, Abdelhak Khiame attire à nouveau l’attention sur la région sahélo-saharienne où les réseaux terroristes ont scellé une alliance avec les bandes criminelles, ouvrant la voie à toutes sortes de trafics et à d’éventuelles opérations de grande envergure.