Les dirigeants de l’USFP et de l’Istiqlal se sont réunis lundi après-midi à Rabat sous la présidence de leurs leaders respectifs, Driss Lachgar et Hamid Chabat. A l’ouverture de la rencontre, Lachgar a félicité l’Istiqlal pour sa décision de se retirer du gouvernement, une coalition qui a échoué, selon lui, dans ses actions. "Notre rencontre est un moment historique et crucial afin de coordonner nos actions pour le futur", a-t-il affirmé.
L’USFP et l’Istiqlal, redevenus vite des "frères" dans l’opposition après des décennies de méfiance, ont réclamé la "dynamisation de la Constitution", tout en se déclarant opposés à l’extrémisme religieux, ont-ils affirmé dans un communiqué conjoint publié au terme de leur réunion. "Nous avons décidé de reprendre la coordination et l’action commune en se plaçant comme une force d’opposition alternative", selon ce communiqué.
Les deux partis ont, en outre, appelé à la fin de "l’hégémonie sur l’information, le respect de la diversité artistique et culturelle et le renforcement de la mobilisation pour la défense de l’intégrité territoriale". L’USFP et l’Istiqlal ont également insisté sur la promotion des droits de la femme et la protection des acquis de cette dernière.
Relancer la coordination
Peu avant la lecture du communiqué, Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal, a tiré à boulets rouges sur Abdelilah Benkirane." "Il est totalitaire, il refuse le dialogue, il ne connaît qu’un seul langage. Il dirige le gouvernement de la même façon qu’il dirige son parti. Il mène le pays vers la ruine, il a trahi le mouvement du 20 février... Nous lui avons dit que nous refusons l’égyptionalisation du pays. S’il reste au pouvoir, la situation va se détériorer. Il veut augementer les prix. Il ne dit que des mensonges", tels sont les mots très durs prononcés contre le chef du gouvernement par le secrétaire général du parti de la balance.
Par ailleurs, les deux partis ont qualifié "d’historique" la relance de leur coordination et leur coopération qui se fera à travers "les rencontres bilatérales, les associations de jeunesse, les cellules locales des deux partis ainsi que via d’autres instances parallèles notamment celle de la femme". " Nous étions dans l’opposition (Istiqlal) au sein du gouvernement, nous venons d’intégrer maintenant la majorité", a conclu Hamid Chabat.
Pour Driss Lachgar, le retrait du gouvernement de l’Istiqlal constitue un "exercice politique très intéressant dans la mise en œuvre de la Constitution". "La relance du processus de coordination et l’unification des efforts entre les deux partis autant, elle donnera un nouveau souffle au militantisme démocratique et progressiste dans notre pays autant la relance constituera un dur obstacle devant les manœuvres des nouveaux réactionnaires", a souligné Lachgar dans son allocution.