"La réforme sur l'ouverture des cliniques aux capitaux privés est irréversible. Je l'appliquerai coûte que coûte. La réforme vise à mettre de l'ordre et les contestataires veulent maintenir, sans partage, leur mainmise sur ce secteur vital pour les Marocains", a déclaré, mardi, le ministre de la Santé, Houssein El Ouardi, lors d'un débat organisé par la MAP, a constaté un journaliste de Le360. Cette réforme est rejetée par certains professionnels sous des "motifs irrationnels". "Leur attitude est contraire aux intérêts du secteur, à ceux du gouvernement, ainsi qu'à ceux des citoyens", a affirmé El Ouardi. "Un ministre ne vaut d'être ministre que s'il applique les décisions décisives et parfois douloureuses au moment où il faut", a affirmé le ministre en réponse à une question de Le360.
Actions audacieuses
"Le système de santé souffre de problèmes structurels qui nécessitent des actions audacieuses", estime El Ouardi. Et de préciser que l'assainissement de ce secteur vise à "organiser, à créer des emplois, à promouvoir la concurrence, à instaurer la concurrence, à encourager l'investissement, et à inciter un transfert de capitaux vers le Maroc". L'élargissement de cette ouverture du capital aux investisseurs privés fait craindre à certains médecins propriétaires de cliniques que "l'incursion" du privé dans les futurs conseils d'administrations n'influe négativement sur la qualité des prestations médicales et ne détourne la vocation professionnelle des cliniques vers des objectifs purement commerciaux". "C'est faux, a martelé le ministre. Ceux qui disent ces choses veulent maintenir le statu quo. La plupart des cliniques existantes au Maroc sont toutes inscrites sous le nom des SAR sous la rubrique commerciale. Quand une clinique fait en moyenne un bénéfice annuel d'un milliard de dirhams, c'est normal qu'elle rouspète", a souligné El Ouardi. "L'ouverture des capitaux de cliniques au privé n'impactera nullement, a-t-il assuré, sur la décision médicale qui demeurera entre les mains des praticiens". A la question de savoir si cette réforme peut se réaliser sans l'existence d'une carte de la santé, le ministre a répondu que "cette carte existe, il faut simplement activer l'entrée en vigueur des lois organiques" .
A propos de la baisse des prix de quelque 800 médicaments, le ministre a montré du doigt certains fabricants et pharmaciens qui se sont rétractés après avoir donné leur accord et après avoir obtenu satisfaction à leurs revendications. "Cette baisse interviendra sur les marchés vers le mois de mars prochain", selon le ministre. Le Maroc exporte quelque 10% de sa production de médicaments à l'étranger, notamment en Suisse et en France. En plus, le royaume est le premier pays africain dont les médicaments répondent aux normes de l'Europe", s'est félicité El Ouardi.