Les groupes parlementaires de l’opposition à la Chambre des représentants ont à nouveau proféré des critiques à l’égard du gouvernement, accusé d’ignorer les multiples initiatives législatives et de contrôle qu’ils avaient présentées. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 18 mai, que la séance des questions orales, tenue en début de semaine, a été émaillée de nouvelles confrontations entre l’opposition et le gouvernement.
C’est ainsi que le groupe socialiste a mis en garde la présidence de la Chambre des représentants et le gouvernement contre ce «déséquilibre inédit dans l’histoire du Parlement marocain, au niveau des relations entre l’Exécutif et l’institution législative. Le rôle de la Chambre des représentants a été marginalisé dans différentes questions sociétales, particulièrement en matière de législation, considérée comme une prérogative exclusive du Parlement».
Le député socialiste Mohamed Mallal a indiqué que les exemples de la marginalisation du Parlement étaient multiples, citant notamment le recours du gouvernement à la publication de décrets et de circulaires dans des affaires et des domaines qui relèvent des compétences de cette institution. C’est ainsi, ajoute-t-il, que l’Exécutif a procédé au retrait d’un ensemble de lois et de textes législatifs de première importance, comme la pénalisation de l’enrichissement illicite, le projet du code pénal et bien d’autres projets.
«Dans le cadre de l’article 82 de la Constitution nous avions présenté plusieurs initiatives législatives qui n’ont pas été étudiées, tandis que d’autres ont été rejetées par le gouvernement sans qu’il n’en explique les raisons. C’est ce qui s’est passé, aussi, lorsque notre groupe a demandé l’avis du Conseil de la concurrence, mais notre demande a été rejetée sans aucune justification illogique, sachant qu’il n’existe aucun fondement juridique qui confère au bureau de la Chambre des représentants le droit d’opposer son refus», a indiqué le président du groupe haraki (MP) à la Chambre des représentants, Driss Sentissi, cité par Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia.
Pour sa part, le député du PJD, Mustapha Ibrahimi, a indiqué que son groupement parlementaire avait, dans le cadre du règlement intérieur de la Chambre des représentants, présenté plusieurs demandes pour prendre la parole afin d’évoquer le problème de la violence dans les stades, en vain: «Il est incompréhensible que le bureau de la Chambre des représentants ait accepté cette demande et que le gouvernement l’ait refusée. D’autant que de tels incidents constituent des situations d’urgence qui touchent l’opinion publique», conclut le député islamiste Mustapha Ibrahimi.