C’est le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte cette information, cruciale, dans son édition de ce mardi 2 septembre, en citant plusieurs sources concordantes. Les mémorandums déposés jusqu’à présent par les formations politiques dans le cadre de la révision du système électoral convergent autour d’une même demande: revoir la configuration des circonscriptions électorales qui détermineront la composition de la Chambre des représentants lors de la prochaine législature, la douzième depuis l’indépendance.
Contrairement aux débats précédents qui portaient souvent sur le découpage territorial lui-même, les partis insistent désormais sur la nécessité d’ajuster le nombre de sièges attribués à chaque circonscription en fonction de sa population. Ils jugent incohérent que deux circonscriptions disposent du même nombre de sièges alors que l’une d’elles compte deux fois plus d’habitants que l’autre, lit-on.
Actuellement, la Chambre des représentants est composée de 395 membres, dont 305 élus au niveau de 92 circonscriptions locales et 90 via la circonscription nationale réservée aux femmes. Les partis proposent de se baser sur les résultats du dernier recensement général de la population pour rééquilibrer cette répartition. Concrètement, il s’agirait d’augmenter le nombre de sièges dans les zones à forte croissance démographique, sans réduire ceux des circonscriptions où la population est restée stable ou a diminué, explique Al Ahdath Al Maghribia.
Une telle réforme conduirait de facto à un élargissement du nombre total de députés au-delà des 395 actuels, un seuil qui n’est pas inscrit dans la Constitution, contrairement à celui de la Chambre des conseillers, limité à 120 membres.
Les revendications des partis ne se limitent pas au “rééquilibrage démographique”, a libellé le quotidien. Plusieurs formations plaident également pour la création d’une nouvelle liste nationale dédiée aux compétences marocaines issues de la diaspora. L’objectif est de garantir une représentation directe des Marocains du monde au sein du Parlement.
Le ministère de l’Intérieur, en tant qu’autorité supervisant le processus électoral, avait déjà reçu ce type de propositions lors de la préparation des lois électorales de 2021. À l’époque, l’idée d’une troisième liste –en plus de la locale et de celle des femmes– avait été évoquée, regroupant cadres nationaux et Marocains résidant à l’étranger. Un scénario prévoyait même l’ajout d’environ 30 sièges supplémentaires, portant le total des députés à 423.
Pour l’heure, rien n’est tranché. Le nombre, la nature et la répartition des circonscriptions resteront le fruit de négociations entre le ministère de l’Intérieur et les partis politiques, dans le cadre du chantier de réforme électorale en cours. Mais une chose est sûre: la question de la représentativité, qu’elle soit démographique ou liée à l’implication des Marocains du monde, est désormais au cœur des débats.








