On connaît désormais le dernier délai pour le dépôt des amendements autour du projet de loi n°13.21 portant usage légal du cannabis. La commission de l’Intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants a fixé le 11 mai prochain, à midi, comme date butoir pour les propositions des groupes et groupements parlementaires, relatives au projet de loi. Une étape qui succédera à la discussion détaillée autour du texte, avant la poursuite de son parcours législatif.
D’après Al Ahdath Al Maghribia, cette étape est d’autant plus cruciale que le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, porteur du projet de loi, plaidait pour son urgence lors de la première discussion générale. Invité le 28 avril dernier par la commission de l’Intérieur, le ministre de tutelle expliquait devant les députés que “l’objectif aujourd’hui est de procéder rapidement car nous avons perdu beaucoup de temps.” D’après Abdelouafi Laftit, ce texte intervient en cette année de pandémie durant laquelle le Royaume “a besoin de toutes les ressources pour la relance.” “Le plus dangereux serait de ne rien faire”, déclara-t-il devant les élus de la nation.
Alors que le projet de loi portant usage légal du cannabis intervient lors d’une année électorale par excellence, le ministre de l’Intérieur a défié, le même jour, les membres de la commission en leur demandant de présenter une seule preuve confirmant le lien entre le projet de loi et les prochaines échéances électorales. C’est que, pour lui, le texte “n’a rien à voir avec les élections”, mais plutôt avsc “un service au pays”, lança-t-il aux élus de la commission, tout en les défiant de prouver le contraire.
Toujours selon Abdelouafi Laftit, ce projet de loi ambitionne seulement d’ouvrir les yeux sur de nouvelles perspectives. “Cultiver la drogue est et restera toujours interdit, personne n’a dit le contraire. Nous ne voulons pas autoriser l’utilisation de la drogue. Mais nous voulons ouvrir une porte pour résoudre plusieurs problèmes. Cela permettra d’offrir de nouvelles perspectives aux habitants de la région,” précisa-t-il.
Ce 11 mai, donc, tous les yeux seront rivés sur les amendements qui seront proposés par le parti de la Justice et du développement (PJD). Lui qui s’oppose, fermement, au projet de loi portant usage légal du cannabis, de par son timing correspondant à la fin de mandat du gouvernement actuel et à l'approche des rendez-vous électoraux. D’ailleurs, lors de la première discussion autour du projet de loi, le ministre de l’Intérieur s’était adressé aux élus du PJD, en leur demandant de proposer des amendements. “Car il est inconcevable de refuser complètement un projet de loi,” ajouta-t-il.