C’est une affaire qui risque de faire grand bruit à Bouznika. Le président de son conseil communal, Mohamed Krimen, vient de faire l’objet d’une suspension de la part du ministère de l’Intérieur. Le tribunal administratif de Casablanca a même été saisi pour rendre sa mise à l’écart définitive.
C’est Al Akhbar qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 7 avril. Le maire est soupçonné d’infractions aux lois et aux réglementations régissant la gestion du service public, ainsi que les missions des communes.
Comme le souligne le quotidien, la suspension de Mohamed Krimen le prive de son statut d’élu, ce qui induit la perte de son siège au Parlement. En effet, l’article 11 de la loi organique relative à la chambre des représentants stipule que «sera déchu de plein droit de la qualité de représentant celui dont l’inéligibilité se révélera», tandis que l’article 6 de la même loi stipule qu’il est interdit de se porter candidat lorsque l’on a déjà fait l’objet d’une décision de suspension.
La même source ajoute que la procédure enclenchée par le ministère de l’Intérieur fait suite à une mission d’inspection de la Direction générale des collectivités locales qui a révélé plusieurs dysfonctionnements dans la la passation du marché de la gestion déléguée des services de propreté. Un conflit d’intérêts a également été mis au goût du jour par les inspecteurs, qui ont découvert que le président du conseil communal était en relation commerciale avec le patron d’Ozone, la société qui avait remporté ce marché.
Avant la suspension, Al Akhbar explique que le wali de la province de Benslimane avait envoyé une demande d’explication au principal concerné. Des élus locaux avaient transmis au ministre de l’Intérieur des documents prouvant le conflit d’intérêts en question.
Le quotidien rapporte que Mohamed Krimen a semble-t-il créé une société spécialisée dans l’exploitation de carrières, avec trois autres associés, dont Aziz Bedraoui, patron d’Ozone. Cette révélation, conjuguée aux autres éléments, ont suffi pour placer le maire de Bouznika sur le banc des accusés.
Une situation pas si nouvelle pour lui puisqu’il avait déjà fait l’objet d’une condamnation à quatre ans de prison dans une affaire de dilapidation de deniers publics, une affaire qui devrait d’ailleurs faire l’objet d’un nouveau procès prochainement.