Le ministère de l’Intérieur plancherait actuellement sur un nouveau découpage communal, pour fusionner certaines communes parmi les plus pauvres et réduire le nombre total des communes. Ce faisant, souligne le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 15 novembre, le ministère entend liquider l’héritage de l’ancien ministre, Driss Basri. Ce dernier, explique le journal, s’était ingénié à fabriquer des cartes électorales, notamment en créant de toutes pièces, dans le monde rural, des communes «sans aucune finalité de développement, réduites à la seule mission de délivrer des extraits d’actes de naissance et de légaliser des documents».
En fait, nuance le journal, cette initiative est un appel du groupe parlementaire de l’Istiqlal qui a profité de la présence de l’Etat-major du ministère au Parlement, à l’occasion du débat du projet de loi de Finances, pour émettre cette suggestion. Le parti appelle, en effet, à une révision profonde du découpage communal hérité de l’époque de Basri.
Cette initiative devrait non seulement donner aux communes les moyens de leur développement, mais aussi leur permettre de bénéficier, de manière plus équitable, des finances publiques, précise le journal. Ainsi, ajoute Assabah, au lieu de concentrer tous ses efforts sur les problèmes des villes, l’Etat s’intéressera enfin à la situation du monde rural, dont les habitants vivent dans des conditions lamentables.
Selon le journal, les experts du ministère de l’Intérieur devraient donc s'atteler, prochainement, à la préparation d'un nouveau projet de découpage administratif qui coïncidera au mieux avec la vision future du ministère et accompagnera la mise en œuvre progressive de la régionalisation avancée. Cela au moment où il faut également anticiper le développement effréné de l’urbanisation.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a incité les présidents de communes à redoubler d’effort pour recouvrer les arriérés de leurs communes en matière de taxes urbaines, affirme le journal. C’est ainsi que, souligne Assabah, pour la taxe d’édilité, les assujettis sont encore redevables aux différentes communes d’un montant de l’ordre de 1,7 milliard de dirhams. Le ministère note que ces mêmes collectivités territoriales ont commandité plusieurs études sur «la mobilisation des capacités des communes en matière de fiscalité locale», alors que ces communes disposent de ressources fiscales non encore entièrement exploitées.
C’est justement pour cela, conclut le journal, que le ministère planche actuellement sur un nouveau plan fiscal local, fruit d’une dizaine d’études réalisées dans plusieurs communes urbaines et rurales. En menant ces études, les services de l’Intérieur ont pu apprendre que certains présidents de communes, dont ils ont dressé la liste des noms, s’abstiennent sciemment de collecter les taxes locales pour des raisons électorales.