Votée à raison de 356 voix favorables, 32 contre et 42 abstentions, la résolution adoptée ce jour, en séance plénière au Parlement européen (PE), a suscité l’indignation dans les rangs des eurodéputés qui n’y étaient pas favorables.
C’est le cas de Thierry Mariani qui, dans un discours face au PE, a fait part de son incompréhension en pointant du doigt les incohérences de cette résolution, ainsi que l’hypocrisie qui la gouverne.
«Je vais commencer ce discours en disant que nous nous réunissons pour condamner les pratiques d’un pays qui bride les droits de l’homme, oppresse les voix contestataires et participe à la déstabilisation de l’Afrique. Mais alors, cela signifierait que nous parlons ici de l’Algérie», a-t-il lancé d’emblée non sans ironie.
«Or, la gauche européenne ne condamne jamais l’Algérie et l’Union européenne lui passe tout en espérant son gaz», a-t-il dénoncé. «A la place, nous débattons du Maroc, qui est pourtant un des pivots de notre partenariat stratégique en Afrique», a poursuivi Mariani.
Et de questionner, à juste titre: «Qu’y a-t-il dans cette résolution? L’affirmation que Monsieur Radi ne serait pas un violeur. Comme chacun d’entre vous, je n’en sais rien. En revanche, à la différence de la majorité de cette assemblée, je ne considère pas que les décisions de la justice marocaine, que les accusations de la victime du viol, valent moins que les communiqués d’Amnesty International ou de Human Rights Watch», a lancé l’homme politique français, rendant ainsi justice à la victime d'Omar Radi, pourtant journaliste elle aussi, Hafsa Boutahar. Une femme à qui le Parlement européen, au même titre que les ONG citées, a refusé, en votant cette résolution ce 19 janvier, jusqu’au droit à la parole.
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Mais Thierry Mariani ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Et toujours au sujet des organisations droit-de-l’hommistes qui, décidément, semblent faire la pluie et le beau temps au sein du Parlement européen, il a cité «le récent exemple des pratiques de l’ONG Fight Impunity (qui) devait d’ailleurs avoir alerté chacun d’entre nous sur le crédit que nous accordons systématiquement aux ONG». Rappelant aux eurodéputés une vérité pourtant évidente, il a poursuivi en disant que «comme les Etats, elles ont leurs intérêts et leurs limites».
L’eurodéputé français a enfin conclu sa prise de parole en évoquant le principe de souveraineté de la justice marocaine, en déclarant que «si Monsieur Radi est victime d’un complot, c’est à ses avocats et au peuple marocain de le démontrer», et qu’in fine, «ce n’est pas au Parlement européen de s’essuyer les pieds sur la justice marocaine».
En dépit des intimidations qui ciblent les eurodéputés constructifs, il reste des voix intrépides, sages, tournées vers l’avenir, qui ne craignent pas de mettre en garde contre le bashing du Royaume. Thierry Mariani en fait assurément partie.