Après avoir boycotté les festivités de la Fête du travail, les grandes Centrales syndicales n'ont pas tardé à mettre à exécution leurs menaces de faire du mois de mai celui de la contestation par excellence. Selon Al Ahdath Al Maghribiya, dans son édition de ce mardi 5 mai, plusieurs secteurs d'activité connaîtront des débrayages, des syndicats sectoriels (santé, justice, collectivités locales) ayant annoncé des mouvements de protestation. Al Ahdath affirme que le personnel relevant du ministère de la Justice et des libertés, qui a payé ses débrayages antérieurs sous forme de ponctions sur les salaires, devrait observer des sit-in mercredi et jeudi 6 et 7 mai dans les tribunaux du Royaume. A propos de ce mouvement, Abdellah Chrifi Alaoui, responsable au sein de la Confédération démocratique du travail (CDT), a déclaré au quotidien que “ les prélèvements sur les salaires ne nous font pas peur. Nous allons poursuivre le combat pour nos acquis quoi qu'il arrive”.
Al Ahdath ajoute que la grogne des greffiers ne s'arrêtera pas aux deux sit-in. Une grève nationale est prévue le 13 mai. Cette escalade a été justifiée par le syndicat comme une réponse à “l'atteinte à la dignité des greffiers et l'anéantissement de leurs acquis”. Selon le quotidien, la colère de ce corps est suscitée notamment par le projet de loi sur l'organisation judiciaire qui met un juge à la tête du greffe. Le secteur de la santé devrait connaître des formes moins radicales de protestation, notamment dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU). La Fédération nationale de la santé (UMT) a décidé du port du brassard dans les quatre CHU du Royaume du 4 au 29 mai, en plus de deux sit-in ainsi que des marches dans les enceintes des établissements hospitaliers.