Le programme «Tissir» risque de faire tomber des têtes

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. 

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur.  . DR

Revue de presseKiosque360. La suspension du programme «Tissir», consacré à la lutte contre la déperdition scolaire, a permis de lever le voile sur les causes des dysfonctionnements qui l'ont entaché. L’enquête, ouverte désormais, ne manquera pas de faire tomber des agents d’autorité et des responsables locaux.

Le 04/06/2018 à 20h49

Plus de 860.000 élèves bénéficient du programme «Tissir», financé par le Fonds d’appui à la cohésion sociale, sur la base de critères bien définis. Or, ces critères n'ont manifestement pas été respectés, rapporte le quotidien Assabah qui, dans son édition de ce mardi 5 juin, affirme que les inscriptions se faisaient sur la base de «certificats d’indigence» présentés par les familles, sans aucune enquête parallèle. Ce qui a ouvert la voie à des dépassements et occasionné des dysfonctionnements qui n’ont pas tardé à entraver la bonne marche de ce programme dédié à la lutte contre la déperdition scolaire.

Des sources du quotidien précisent que le ministère de l’Intérieur vient d’adresser une circulaire aux walis et gouverneurs pour leur demander «de ne plus se contenter du certificat présenté par la famille pour inscrire son enfant, mais d’effectuer des enquêtes environnementales». Ces mesures de contrôle et de vérification ne seront pas limitées au programme «Tissir», mais toucheront également tous les autres programmes financés par le Fonds d’appui à la cohésion sociale, ajoute Assabah. Car, explique le quotidien, les procédures ne sont pas respectées et les circuits administratifs sont tout simplement contournés par des personnes qui cherchent à tirer profit de ces actions.

 Le département de Laftit compte d'ailleurs envoyer, dans les différentes régions, des équipes d’inspection pour apurer les comptes de «Tissir». Des sources du quotidien pensent que les investigations, qui seront menées par les équipes du ministère, mettront à nu les défaillances qui ont émaillé ce programme depuis son lancement. Du coup, font remarquer ces mêmes sources, des agents d’autorité, des caïds et des auxiliaires, des mokaddems et des cheikhs, sont mis sur la sellette. 

Par Mohamed Younsi
Le 04/06/2018 à 20h49