Le Préfet de Fès démis de ses fonctions

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Revue de presseKiosque 360. La visite du Roi dans la capitale spirituelle a été gâchée par des problèmes à un barrage de sécurité au moment du passage de la voiture du souverain. Le retard enregistré dans des projets lancés en mars 2013 a également provoqué sa colère.

Le 07/11/2014 à 09h02

S’il est une information qui fédère les éditions du 7 novembre 2014, c’est bel et bien le limogeage de Noureddine Sennouni, Préfet de police de Fès, et le rappel de six autres membres de la Sûreté nationale. Al Massae, au cœur de sa Une, révèle que des erreurs protocolaires concernant la sécurité du Souverain lors de sa visite dans la capitale spirituelle ont provoqué la colère du roi. Le quotidien souligne que le Préfet a été démis de ses fonctions quelques mois après sa nomination, et qu’il sera affecté à l’administration centrale de la DGSN en attendant les résultats de l’enquête interne menée par ses pairs.

A tombeau ouvert

Al Massae révèle que l’ire du roi Mohammed VI a été provoquée par des erreurs commises au niveau d’un barrage de police à l’entrée de la ville. Akhbar Al Yaoum précise, pour sa part, que la voiture du souverain a été dépassée par un véhicule de marque Mercedes fonçant à tombeau ouvert dans la nuit de mardi à mercredi, quand le roi s’apprêtait à regagner sa résidence dans la ferme de Douiyat à Moulay Yacoub. Le comble, c’est que les policiers, croyant avoir affaire à une voiture faisant partie du cortège royal, lui ont cédé le passage tout en la saluant, précise le journal. Les policiers n’ont pas pu prendre le numéro d’immatriculation du véhicule, dont le conducteur avait éteint les feux arrière.

Enquête interne

D’après ses sources, Akhbar Al Yaoum indique que les six policiers affectés au barrage, de même que le préfet, ont fait le déplacement à Rabat pour répondre aux questions de la commission d’enquête du ministère de l’Intérieur concernant les défaillances enregistrées. Jusqu’à maintenant, les recherches de la Mercedes incriminée se poursuivent. Al Ittihad Al Ichtiraki, organe de l’USFP, met en exergue un autre facteur qui aurait joué dans la révocation du préfet de Fès: la situation sécuritaire à Sefrou. Des syndicats et des formations politiques ont tiré la sonnette d’alarme et sensibilisé le préfet qui n’a pas réagi, écrit le quotidien. Les plaignants ont également adressé un courrier dans ce sens à Bouchaib Rmail, directeur général de la DGSN. Assabah, organe arabophone du groupe Eco Médias, a consacré deux articles à la colère royale. Dans le premier, le quotidien revient sur le limogeage de Noureddine Sennouni, en précisant que ce dernier n’aura occupé son poste que six mois, après avoir exercé à El Jadida. Le journal rapporte une autre version qui consiste à dire que cette décision est survenue après la tentative de suicide du chef de la sûreté de Sefrou. Le journal précise que le préfet avait des soucis de santé et a été opéré début octobre dans une clinique à Fès. A l’époque, une rumeur faisant état de son départ avait été infirmée après qu’il avait repris ses fonctions.

Une autre version des faits

Les erreurs commises au niveau du barrage de police sur la route nationale n° 8 reliant Rabat à Fès et Meknès ne sont pas les seules dysfonctionnements à avoir provoqué le mécontentement du roi. Selon Assabah, le souverain a également été irrité de constater que la réalisation de projets lancés par ses soins en mars 2013 avaient pris du retard. Le ministre de l’Intérieur et le wali de Fès ont essuyé les foudres de la colère royale. Alors que le taux d’achèvement devrait avoisiner les 40% aujourd’hui, lesdits projets n’affichent qu’un taux d’avancement de 5%, 19 mois après avoir été présentés au roi. Le directeur de l’agence urbaine et de sauvegarde de Fès, chargé de superviser les travaux, a également été réprimandé pour ne pas avoir respecté le planning de réalisation soumis au Chef de l’Etat.

La multiplication des erreurs des décideurs chargés de superviser les projets lancés par le roi et de sa sécurité a coûté leur place à plusieurs d’entre eux. Un peu de diligence, de leadership effectif et de sens du devoir accompli seraient les bienvenus.

Par Amine Haddadi
Le 07/11/2014 à 09h02