Le 9e Forum mondial de l'Alliance des civilisations des Nations Unies UNAOC), qui se tient, deux jours durant (22 et 23 novembre) dans la capitale spirituelle du royaume, Fès, a été inauguré hier par la lecture d’une lettre adressée par le roi Mohammed VI aux participants, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribiya dans sa livraison du mercredi 22 novembre.
Devant le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le Haut représentant des Nations Unies pour l'Alliance des civilisations, Miguel Angel Moratinos, et de nombreux ministres venus des quatre coins du monde, c’est le conseiller royal, André Azoulay qui a donné lecture de la lettre du roi Mohammed VI, dont Al Ahdath résume les grandes lignes.
Ainsi, le message royal a d’abord relevé la forte charge que constitue la tenue de ce forum dans la ville millénaire de Fès, capitale spirituelle du Maroc qui abrite la plus ancienne université du monde, Al Qaraouiyine, où vivaient, en parfaite symbiose, savants musulmans, juifs et chrétiens. Plus récemment, Fès s’est enrichie de l’Université euro-méditerranéenne, devenue un espace de dialogue entre les deux rives du Mare Nostrum.
Le roi Mohammed VI s’est également félicité, qu’après plusieurs villes asiatiques, européennes, nord et sud-américaines, le Forum mondial de l’Alliance des civilisations se tienne à Fès l’Africaine. «Après New York, Baku, Bali, Vienne, Doha, Rio, Istanbul et Madrid, il convenait que le forum mondial de l’Alliance des civilisations se tienne en terre africaine. L’Afrique n’est-elle pas le berceau de l’humanité, le creuset des civilisations, le réservoir de la jeunesse et la promesse de l’avenir?», a dit le roi Mohammed VI dans sa lettre. Et d’ajouter «pour toutes ces raisons, et bien d’autres, Nous avons tenu à ce que le lieu qui vous accueille aujourd’hui symbolise le double sens de la rencontre, autant dans son essence incarnée par Fès, que dans sa portée reflétée par l’Afrique».
Le Souverain a aussi rappelé que les causes qui ont présidé à la création de l’Alliance des civilisations, et que celle-ci s’efforce de juguler, persistent toujours. En effet, la coexistence entre les civilisations est toujours menacée par l’éclatement de nombreux conflits à travers le monde et la persistance inquiétante du terrorisme, des phénomènes parmi tant d’autres, comme le Covid-19, qui plombent le développement économique et social de vastes régions et ans de l’humanité à travers le monde.
«Jamais notre civilisation n’a été aussi exposée, jamais le vivre-ensemble n’a été aussi menacé au quotidien…», a mis en garde le Souverain, avant d’annoncer, sur une note optimiste, que «c'est toujours le moment opportun pour parler de paix, de la paix au-delà de l’absence de conflits, de la paix comme vision du monde, de la paix comme rapport à l’autre. Et l’Alliance est, à cet égard, un puissant vecteur de paix».
Le roi Mohammed VI a ainsi appelé, qu’en plus du dialogue inter-civilisations, il faut aussi instaurer un dialogue inter-générations qui prenne en compte les préoccupations de la jeunesse, et un dialogue intercontinental pour dépasser l’ethnocentrisme, et afin que l’Afrique ne soit plus une «arrière-cour», ou un éternel «assisté», mais soit considérée comme un continent dynamique, jeune et qui constitue à ce titre «le poumon démographique du monde et son réservoir économique, avec ses espoirs et ses atouts», a dit le Souverain.
Le roi a rappelé que le Maroc, de par sa diversité intrinsèque (arabo-islamique, amazighe, sahraouie, hassanie, hébraïque, andalouse, africaine, méditerranéenne), et en tant que membre fondateur de l’Alliance mondiale des civilisations, reste fermement attaché aux principes et idéaux de cette dernière.